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 La sédentarité et l’inactivité en hausse chez les jeunes préoccupent l’Anses, qui craint de graves répercussions sur leur santé. L’agence réclame des mesures ciblant ceux les plus à risque.


S’appuyant sur les données de la troisième étude Individuelle nationale des consommations alimentaires INCA3, l’Anses a publié une évaluation des risques sanitaires associés à la sédentarité et à l’inactivité physique chez les jeunes français. Celle-ci révèle que les deux tiers des 6-17 ans se situent à un niveau de risque élevé. Le contexte actuel étant particulièrement propice à l’augmentation de la sédentarité, l’Anses alerte les pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir et de renforcer l’activité physique dès l’adolescence. 

La nouvelle expertise s’inscrit dans la continuité des travaux antérieurs de l’Agence, comme l’avis de 2016 sur l’actualisation des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité. L’Anses avait alors fixé deux seuils à ne pas dépasser : deux heures passées assis ou allongé devant un écran (hors temps scolaire) et moins de 60 minutes d’activité physique par jour, comme facteurs de risque pour la santé. 

Selon les données d’INCA3, qui datent tout de même de 2014-2015, 66 % des 11-17 ans présentent le risque sanitaire le plus préoccupant en raison du dépassement simultané de ces deux seuils. Dans ce groupe, 49% présentent un risque sanitaire encore plus élevé, caractérisé par un dépassement encore plus sévère d’au moins un de ces seuils soit 4h30 de temps d’écran par jour ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour, et 17% dépassent sévèrement ces deux seuils à la fois. Finalement, seuls 4% des 11-17 ans ne dépassent pas les seuils et présentent donc un risque faible pour leur santé. 

L’analyse des données territoriales indique qu’il existe peu de différence de sédentarité ou de niveau d’activité physique selon la région ou la taille de l’agglomération. En revanche, le niveau d’étude du représentant de l’enfant, l’âge et le sexe de l’enfant marquent parfois des différences. Les 15-17 ans et les jeunes issus de milieux défavorisés affichent un niveau de sédentarité plus élevé que les autres. Les garçons de 15-17 ans sont moins nombreux à avoir un niveau d’activité physique supérieur à 60 min que les 11-14 ans. De même pour les filles de 11-14 ans par rapport aux garçons de la même tranche d’âge (15,5% versus 24%). Finalement, moins de 25% des garçons et 15% des filles de 11-14 ans ont une durée d’activité physique quotidienne supérieure à 60 minutes. 

 

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Notons toutefois deux limites à cette analyse : seul le temps d’écran a été pris en compte pour évaluer la sédentarité et les activités physiques peu intenses de moins de 60 minutes ou celles intenses de moins de 40 min n’ont pas été prises en compte. 

Cependant, ces données confirment celles d’autres études nationales et internationales en termes de pourcentage d’enfants sédentaires, mais aussi sur l’augmentation des comportements sédentaires avec l’âge ou le faible niveau d’éducation du foyer, la réduction de la pratique d’activité physique avec l’âge et un faible niveau d’éducation, et la moindre proportion de filles actives physiquement mais aussi devant les écrans. 

Pour l’Anses, l’insuffisance d’activité physique devrait être considérée au même titre que les comportements sédentaires. L’Agence pointe les risques de surpoids et d’obésité, de pathologies cardiométaboliques et de troubles de comportements psychosociaux. Elle souhaiterait des mesures renforcées, ciblant en particulier les jeunes de 15-17 ans, ceux dont le niveau social est plus faible, les jeunes filles mais aussi l’entourage de ces jeunes (parents, éducateurs). Ces mesures devront passer par l’amélioration des connaissances et des compétences des publics, l’implication des professionnels de la santé, du social et de l’éducation mais aussi par la création d’un environnement bâti favorable (pistes cyclables…). 

https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2017SA0064-a.pdf  
C. Costa 
 

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