Bonne nouvelle ! La pratique sportive régulière est en progression partout en France, chez les femmes, dans les catégories modestes, chez les plus de 40 ans et dans tous les univers sportifs.
Le Credoc a publié le baromètre des pratiques sportives en France pour l’année 2022, réalisé pour le compte de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP). Son objectif était de mesurer la pratique sportive en France en 2022, par grands univers sportifs et selon les caractéristiques des personnes, d’en suivre les évolutions à intervalles réguliers (2018, 2020, 2022) et d’évaluer les effets de la crise sanitaire, de comprendre les raisons de la pratique et de la non-pratique et de faire un focus spécifique sur l’intérêt pour les rencontres sportives et les jeux olympiques et paralympiques de Paris.
Cette enquête a été réalisée en milieu d’année 2022 auprès de 4023 sujets représentatifs de la population française. Le point sur quelques résultats marquants.
La pratique régulière en hausse
En 2022, 60 % des français de 15 ans et plus ont pratiqué une activité physique et sportive régulière (en moyenne une fois par semaine au moins au cours des 12 derniers mois), soit 6 points de plus qu’en 2018. La pratique sportive régulière est donc en hausse. Parmi ces réguliers, 27 % pratiquent au moins quatre fois par semaine (+7 points par rapport à 2018), 16 % trois à quatre fois par semaine et 21 % deux à trois fois par semaine. Plus d’un pratiquant sur deux fait du sport tout au long de l’année et plus l’activité est pratiquée fréquemment, plus la pratique est régulière. De plus, 66 % des séances régulières durent plus de 45 minutes (dont 26 % durent plus de 90 minutes). Seuls 16 % n’en font que pendant leurs vacances ou à certaines périodes de l’année. Quant à la proportion de non-pratiquants, elle a diminué de 4 points entre 2022 et 2018. En tenant compte des pratiques occasionnelles, 72 % des français de 15 ans et plus ont pratiqué au moins une activité physique et sportive au cours des 12 derniers mois, soit 6 points de plus qu’en 2018 et 7 points de plus qu’en 2020 (année particulière de la pandémie). Et en prenant en compte le mode de déplacement principal au quotidien (à pied, à vélo ou en trottinette), 81 % des français ont pratiqué une activité physique et sportive au moins une fois au cours des 12 derniers mois, en hausse de 5 points par rapport à 2020 et de 6 points par rapport à 2018. Restent 19 % de français sédentaires qui ne pratiquent aucune activité physique et sportive même pour se déplacer au quotidien.
L’écart entre hommes et femmes se resserre
La hausse est fortement portée par la pratique féminine : en 2022, 58 % des femmes pratiquent en moyenne au moins une fois par semaine, soit +7 points en 4 ans. Si bien que l’écart entre hommes et femmes se réduit car la pratique régulière masculine atteint 62 % en 2022. En prenant en compte les activités pratiquées occasionnellement, les différences selon le sexe sont encore plus faibles (73 % pour les hommes versus 71 % pour les femmes).
Une différenciation sociale qui se réduit
La pratique sportive reste socialement différenciée avec une surreprésentation de hauts revenus et de diplômés du supérieur faisant régulièrement du sport, mais l’écart entre catégories modestes et catégories aisées se réduit (14 points de différence). De même, la pratique régulière, plus fréquente chez les jeunes (87 %), augmente tout de même dans toutes les tranches d’âge et de façon plus marquée chez les 40—59 ans (70 %). Le taux de pratique sportive est en progression partout en France à l’exception de l’agglomération parisienne.
Course à pied et marche en hausse
En 2022, les pratiquants diversifient leurs activités : un tiers des français ont pratiqué au moins trois sports différents durant l’année. La hausse de la pratique sportive régulière est portée par le développement de la course à pied, marche et randonnée (qui explique la moitié de la hausse observée de 6 points). La plupart des univers sportifs voient leur taux de pratique augmenter, à l’exception des activités aquatiques et nautiques. En 2022, les femmes sont plus représentées parmi les pratiquants de « marche et course à pied », « forme et gymnastique » et « sports aquatiques et nautiques ». Les hommes sont plus présents parmi les sports de cycle et les sports collectifs.
Une pratique davantage autonome
Par rapport à 2018 et 2020, la façon de pratiquer évolue. La pandémie a favorisé une pratique davantage en autonomie (31 % des pratiquants) et dans un milieu naturel (28 %). Les personnes font aussi davantage de sport à domicile (un quart des français) et moins dans les structures sportives, en lien avec la montée en puissance du télétravail (30 % des actifs en télétravail déclarent que le fait de travailler à distance a augmenté leur pratique sportive).
Les personnes déclarent par ailleurs plus souvent qu’auparavant faire du sport pour améliorer leur santé (52 % versus 45 % en 2018), et moins pour le plaisir et l’amusement (5 points). Et ils se déclarent de fait plus souvent en bonne santé que les non-pratiquants (56 % versus 38 %). Enfin, 17 % des répondants indiquent avoir bénéficié d’une prescription médicale pour pratiquer une activité physique. Des évolutions qui semblent aller dans le bon sens et qui seraient davantage liées à un changement des modalités de pratiques sportives qu’à une reprise des activités habituelles post-covid.
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Source : baromètre national des pratiques sportives 2022 CREDOC pour l’INJEP. Mars 2023. www.credoc.fr.
C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés »
Date de publication : 31/07/2023
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