A l’occasion de l’élaboration de recommandations nutritionnelles sur le petit-déjeuner, l’Anses a rappelé que le petit-déjeuner est présent dans 90 % des journées des enfants. L’intérêt d’un second petit-déjeuner à l’école interroge donc l’Anses.
Les données de l’étude Inca 3 montrent que seules 6 % des journées de la semaine des enfants sont sans petit-déjeuner ni collation. Donc, plus de 90 % des journées comportent au moins un petit-déjeuner. Plus l’enfant grandit en âge et plus les journées sans petit-déjeuner sont fréquentes (15 % chez les 15—17 ans). Au contraire, plus le niveau d’étude des parents est élevé et plus la fréquence de journées sans petit déjeuner diminue (2,4 % pour un niveau bac+4). En revanche, la donnée qui inquiète l’Anses est la fréquence des doubles prises alimentaires matinales — petit-déjeuner et collation — dans 16,8 % des matinées. Une prise alimen taire supplémentaire à l’école dans des zones plus à risque d’obésité infantile pourrait dans ces conditions être délétère.
Beaucoup de viennoiseries, gâteaux, biscuits
Les petits déjeuners de semaine apportent en moyenne 430 kcal, 14 g de protéines, 13 g de lipides et 62 g de glucides. Le groupe des viennoiseries, pâtisseries, gâteaux et biscuits sucrés est le premier vecteur (à hauteur de 22 à 34 %) des apports en énergie, lipides et glucides des petits déjeuners pris par les enfants en semaine. Le groupe des boissons chaudes (incluant les laits au chocolat) est quant à lui le premier vecteur des apports en protéines (31 %) et en fibres (42 %) des petits déjeuners. Il est aussi un fort contributeur des apports en énergie, lipides et glucides (13 à 16 %). Les jus de fruits et légumes sont quant à eux vecteurs des apports en sucres hors lactose et galactose (27 %) et en glucides (10 %).
Une collation matinale apporte en moyenne 134 kcal (qu’elle soit ou non précédée d’un petit déjeuner), 2 g de protéines, 4 g de lipides et 22 g de glucides pour l’ensemble des enfants. Là encore, le groupe des viennoiseries, pâtisseries, gâteaux et biscuits sucrés est le premier vecteur (à hauteur de 27 à 57 %) des apports en énergie et macro-nutriments. Viennent ensuite le groupe des confiseries et chocolat (10 à 18 %), celui des jus (environ 5 à 18 %), les compotes et fruits au sirop (9 à 15 %) pour les glucides.
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Un petit-déjeuner scolaire qui rééquilibre les apports ?
Si une prise alimentaire devait être proposées, l’Anses considère qu’elle devrait pallier les manques ou excès de la journée. L’analyse de la composition nutritionnelle révèle en effet que les apports sont globalement trop élevés en sucre et sodium, trop faibles en calcium et, chez les adolescentes, ils sont trop faibles en fer. La prise alimentaire matinale ne doit donc pas augmenter les apports en sel et sucre, et n’être pas trop attractive pour ne pas inciter à consommer sans faim. Enfin, un endroit calme et propice à l’écoute de ses signaux de satiété est nécessaire.
L’Anses refuse pour l’instant de faire des recommanda tions quant à la mise en place de ce dispositif dans les écoles mais prévoit d’étudier l’intérêt du petit-déjeuner sur la prévention des maladies chroniques non transmissibles et la cognition.
Source : ANSES -NOTE AST révisée de l’Anses relative aux recommandations nutritionnelles sur le petit- déjeuner et l’impact attendu sur la distribution de petits-déjeuners dans les écoles.https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2020SA0055.pdf
C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ».
Date de publication : 01/04/2022
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