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« La mise en place d’un dispositif de distribution de petits déjeuners dans les écoles n’est pas soutenue par l’analyse des données scientifiques de la littérature », conclut une note de l’Anses publiée en mai dernier.

L’absence de petit déjeuner est rare

L’Anses a été saisie dès 2020 par la direction générale de la santé pour travailler sur les recommandations nutritionnelles sur le petit déjeuner et l’impact de sa distribution à l’école. L’Agence y a répondu en deux temps.

Une première note, rendue fin 2021, a traité des questions sur la réalité de la prise de petit déjeuner et sa qualité selon les critères socioéconomiques, l’identification des groupes d’aliments à privilégier ou à éviter, les capacités de régulation de la prise alimentaire des enfants et ado- lescents, les conséquences d’une double prise alimentaire avant le début des cours sur les apports journaliers et l’identification d’environnements et de contextes favorables pour la prise de petit déjeuner. Elle rapporte que l’absence de petit déjeuner était rare (6 % des matinées de semaine) mais augmentait avec l’âge et diminuait avec le niveau d’étude du parent. La distribution d’une collation doublait la prise alimentaire (16,8 % des matinées). Les apports journaliers des jeunes étaient globalement trop élevés en sucre et en sodium et trop faibles en calcium et en fer (chez les adolescentes). Le petit déjeuner, s’il est proposé, devrait donc compenser ces manques sans ajouter d’excès en sucre et en sodium et ne pas être trop attractif afin de limiter les consommations plaisir. Enfin, la note rappelait que le caractère essentiel d’une prise alimentaire au petit déjeuner au regard de différents paramètres de santé fait l’objet de nombreux débats et qu’à ce stade aucune recommandation quant à la mise en place de ce dispositif dans les écoles n’était possible.

Elle n’expose pas à des risques de santé 

La seconde note parue en mai 2024, porte sur l’identification des risques sanitaires associés à une absence de consommation de petit déjeuner.

Sur six revues systématiques et méta-analyses identifiées au sujet des effets de l’absence de petit déjeuner sur le poids, l’obésité et les facteurs de risque cardiométaboliques, seules quatre ont été considérées comme de bonne qualité. Elles notent une hétérogénéité des définitions de l’absence de petit déjeuner et certaines ne renseignent pas les facteurs de confusion pris en compte. Ces études ne per- mettent pas de conclure sur l’association entre l’absence de petit déjeuner et un risque de surpoids, d’obésité et d’altération des facteurs de risque cardiométabolique. Dans certaines études, l’absence de petit déjeuner est associée à des rythmes de vie (caractérisés notamment par un manque de sommeil, un faible niveau d’activité physique ou un cou- cher tardif) et à une qualité nutritionnelle défavorables à la santé cardiométabolique. Si bien qu’il est possible que l’absence de petit déjeuner soit uniquement un marqueur d’un mode de vie favorisant la prise de poids et les désordres métaboliques.

En ce qui concerne les performances cognitives, aucune étude portant sur les effets à moyen et long terme de l’absence de petit déjeuner n’est disponible.

L’Anses estime donc qu’à ce jour, on ne peut pas conclure à l’existence d’un risque de surpoids, d’obésité, d’altération des facteurs de risque cardiométabolique, ou de diminution des performances cognitives dont l’origine serait l’absence de petit déjeuner chez les enfants. Pour l’Agence gouverne- mentale, il paraît en revanche important de rechercher les causes de l’absence de petit déjeuner ainsi que la présence d’autres facteurs associés.

L’Anses considère donc à ce jour que la mise en place d’un dispositif de distribution de petits déjeuners dans les écoles n’est pas justifiée puisque non soutenue par l’analyse des données de la littérature scientifique.

Source : Anses. (2024). Note relative « aux recommandations nutritionnelles sur le petit déjeuner et à l’impact attendu de la distribution de petits déjeuners dans les écoles ». 2e partie : risques sanitaires liés à l’absence de consommation de petit-déjeuners. https://www.anses. fr/fr/system/files/NUT2020SA0055-2.pdf.
C. Costa

Date de publication : 01/10/2024

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