Trop d’écarts entre les recommandations officielles pour l’alimentation des moins de trois ans et les pratiques des parents, alerte l’étude Nutri-bébé conduite tous les 8 ans depuis 40 ans par le Secteur Français des Aliments de l’Enfance (SFAE).
L’allaitement en chute constante
Le taux d’allaitement poursuit sa chute : seuls 55 % des enfants sont allaités en 2022 contre 62 % en 2013. La crise sanitaire liée au Covid-19 a pu empêcher l’accompagnement des mères primipares à la sortie de la maternité. Toutefois, celles qui ont allaité l’ont poursuivi un peu plus longtemps qu’en 2013 peut-être en raison du télétravail mis en place avec la crise sanitaire ?
Du lait de vache trop tôt
Un quart des bébés de 1 à 2 ans et près de 50 % des enfants après 2 ans consomment du lait de vache non spécifique à leur âge. Le SFAE rappelle que le lait de croissance 3ème âge devrait être privilégié jusqu’aux trois ans de l’enfant. Car 500 ml de lait de croissance couvrent 80 % des besoins en calcium, 65 % des besoins en fer et 40 % de ceux en lipides du jeune enfant : soit 20 à 30 fois plus de fer et beaucoup plus d’acides gras essentiels, surtout oméga 3, qu’un lait de vache entier.
Pas assez de matières grasses
Autre enseignement de l’étude, 12 % des parents suppriment les matières grasses du menu de leurs enfants. Or, elles sont un allié indispensable au développement neurologique des bébés. Les lipides de bonne qualité doivent représenter 40 % de la ration alimentaire d’un enfant.
Des écrans trop tôt
Autre constat, les tout-petits sont de plus en plus exposés aux écrans : 49 % des enfants étaient concernés au cours des 7 derniers jours et ce en moyenne 4 jours dans la semaine. Les enfants des mères primipares semblent moins exposés que ceux des multipares. La présence d’un grand frère ou d’une grande sœur pourrait expliquer cette surexposition aux écrans. Le SFAE rappelle qu’avant 3 ans, les temps d’écran doivent être très limités et regardés accompagnés dans un cadre éducatif et non en substitution d’un repas de famille. Là encore, la crise sanitaire a pu contribuer à accentuer la part des écrans, les parents devant télétravailler dans le calme, chez eux en présence de leurs enfants.
Une confiance renouvelée
Le point positif de l’étude est la place importante des professionnels de santé et notamment du pédiatre comme source d’influence sur les choix des parents lorsqu’il s’agit d’alimentation. Plus de 50 % des mères primipares citent le pédiatre comme première source d’influence tandis que 57% des multipares évoquent d’abord leur instinct. Les résultats du volet nutritionnel de l’enquête 2022 sont attendus courant 2023.
Source : Ipsos pour le Secteur Français des Aliments de l’Enfance. Étude Nutri-bébé : Enquête sur les pratiques alimentaires et apports nutritionnels des bébés français de moins de 3 ans. Novembre 2022. https://www.alimentsenfance.fr/letude-nutri-bebe-fete-ses-40-ans/
C. Costa
© Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Date de publication : 16/03/2023
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