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Grande déception des chercheurs face aux analyses des données de cohortes de supplémentation en vitamine D de sujets admis pour COVID-19. La vitamine D n’aurait pas d’effet favorable.

La question était de savoir si la vitamine D influen¸cait réellement la susceptibilité au COVID-19 et sa gravité ou s’il s’agissait simplement d’une association statistique. Pour y répondre, les chercheurs de plusieurs pays (Canada, Japon, Israël, Italie, Royaume-Uni) se sont associés et ont procédé à  une randomisation mendélienne des données de cohortes   européennes avec Covid-19 et supplémentées en vitamine D à hautes doses.

Les variants génétiques des sujets étaient utilisés comme variable instrumentale pour déduire l’effet causal de la vitamine D ce qui permettait de se débarrasser des associations  potentielles avec les facteurs de confusion mais aussi d’une relation de causalité inverse. Cette méthode de randomisation a dans le passé permis de confirmer l’intérêt de la vitamine D dans la prévention de la sclérose en plaque. Dans le cas présent, les variants génétiques utilisés (SNP) étaient ceux révélés par une étude pangénomique réalisée en 2020 auprès de 443 734 participants d’ascendance européenne. Pour l’analyse, les données de cohortes de 14 134 personnes admises pour COVID-19 et 1 284 876 sujets témoins, provenant de 11 pays étaient utilisées pour définir la susceptibilité au COVID-19, celles de 6 406 cas et 902 088 contrôles pour définir le risque d’hospitalisation pour COVID-19, et celles de 4 336 cas et 623 902 contrôles pour définir la sévérité du COVID-19.

Résultats : contrairement aux études d’observation, les  résultats de cette étude ne confirment pas l’existence d’une association entre un taux plus élevé de 25-OH-D et une meilleure issue du COVID-19, et ne soutiennent donc pas l’utilisation de la supplémentation en vitamine D pour prévenir les risques d’infection ou de sévérité du COVID-19. Cette absence de preuves était cohérente pour tous les phénotypes, les analyses de sensibilité et le choix des variants  génétiques. Les différences avec les résultats rapportés dans les études d’observation pourraient s’expliquer par des variables confondantes et difficiles à contrôler, même avec des ajustements statistiques avancés, comme le statut socio-économique, l’institutionnalisation ou les comorbidités médicales associées à des niveaux de vitamine D plus faibles.

Les auteurs précisent enfin que leurs conclusions ne s’appliquent pas aux sujets souffrant de carence en vitamine D qui pourraient peut-être bénéficier d’une supplémentation en vitamine D vis-à-vis du COVID-19.

C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ».

Vitamin D and COVID-19 susceptibility and severity in the COVID-19 Host Genetics Initiative: A Mende- lian randomization study. Butler-Laporte G et al., PLoS Med. 2021 Jun 1;18(6):e1003605. https://journals.plos.org/ plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1003605

 

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