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Face au flot d’informations plus ou moins fondées au sujet des aliments anticancer, l’INRAE a publié une mise au point sur l’état actuel des connaissances. Cinq facteurs ont prouvé scientifiquement leur intérêt en termes de prévention du cancer.

Nombreux sont les aliments auxquels de prétendues vertus anti-cancer ont été attribuées. Cependant, parmi ces aliments, certains ont fait l’objet d’études et leurs bénéfices dans le cadre de la prévention des cancers (on ne parle pas de traitement) sont étayés. L’INRAE a publié début octobre une mise au point sur ce qui semble être l’état actuel de la question.

Cinq facteurs diminuant le risque de cancer sont listés.

1- La consommation de fruits et légumes est associée à une diminution du risque de cancers aérodigestifs (cancers de la bouche, du pharynx, larynx, nasopharynx, œsophage, poumon, estomac, et côlon-rectum), avec un niveau de preuve jugé probable. Les fibres, les vitamines et minéraux et les microconstituants (polyphénols, caroténoïdes, molécules soufrées…) qu’ils contiennent pourraient influencer la cancérogénèse via des mécanismes antioxydants, antiprolifératifs ou des modulations du métabolisme des molécules procancérogènes.

2- La consommation des fibres alimentaires est aussi associée à une diminution du risque de cancer colorectal, avec un niveau de preuve jugé probable. Cet effet protecteur est lié à une action mécanique des fibres : augmentation du volume des selles et dilution des éléments carcinogènes par fixation d’eau, réduction du temps de transit intestinal et liaison aux éléments carcinogènes et acides biliaires secondaires entraînant leur élimination fécale, réduction de l’insulinémie, de la résistance à l’insuline, des concentrations d’hormones stéroïdiennes circulantes. Elle est aussi due à la fermentation des fibres qui produit des acides gras à chaine courte auxquels sont attribuées des propriétés antiprolifératives et anti-inflammatoires.

3- La consommation des produits laitiers est associée à une diminution du risque de cancer colorectal (niveau de preuve probable) en partie en raison du calcium qu’ils contiennent. Le calcium a des effets directs en influençant plusieurs voies intracellulaires conduisant à la réduction de la croissance et l’induction de la différenciation et de l’apoptose des cellules normales et tumorales. Les acides gras conjugués ainsi que les bactéries lactiques présentes dans certains produits laitiers pourraient aussi être impliqués dans cet effet protecteur. Toutefois, une consommation importante de produits laitiers pourrait à l’inverse causer une augmentation du risque du cancer de la prostate (niveau de preuve limité).

4- L’activité physique, même modérée, permet aussi de limiter le risque de survenue de cancer du côlon (niveau de preuve convainquant), du sein après la ménopause et de l’endomètre (niveau de preuve probable). Ces effets pourraient être liés à la diminution des concentrations sanguines d’hormones et facteurs de croissance provoqués par l’exercice, et à la réduction de la résistance à l’insuline et de l’inflammation. L’exercice stimule aussi l’immunité, accélère le transit intestinal, limitant ainsi l’exposition de l’intestin aux substances cancérogènes et réduit le risque de surpoids et d’obésité.

5- Enfin, la dernière recommandation de cette mise au point est d’éviter les facteurs de risque comme le tabac, l’alcool, une alimentation déséquilibrée et le surpoids.

Rappelons qu’en France, 16 % des nouveaux cas de cancer chez les hommes et 20 % chez les femmes sont attribuables à des facteurs nutritionnels.

 

C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ».

 

INRAE—02/10/20  https://www.inrae.fr/actualites/que-faut-il-manger-limiter-risques-cancer-reponses-scientifiques

 

Date de publication : 29/01/2021

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