Une méta-analyse vient remettre en cause les bienfaits de certains AG sur le risque coronarien.
Dans le cadre de la prévention des maladies cardiovasculaires, les recommandations nutritionnelles encouragent généralement d’éviter les acides gras (AG) trans, de limiter l’apport en AG saturés et de préférer les AG polyinsaturés oméga 3. Une équipe internationale a décidé de se pencher sur le sujet par le biais d’une méta-analyse méthodique de 72 études, prospectives et observationnelles (45) ou d’interventions contrôlées et randomisées (27).
Pour étudier l’effet des apports alimentaires en AG sur le risque coronarien, les auteurs ont recueilli des données auprès de 530 525 patients suivis pendant une durée variant de 5 à 23 ans (études prospectives). Le risque relatif le plus faible (RR =0,93 ; IC95% : 0,84-1,02) était retrouvé chez les plus gros consommateurs d’AG polyinsaturés oméga 3 à longue chaîne. A l’inverse, les participants qui consommaient le plus d’AG trans présentaient un RR de 1,16 (IC95% : 1,06-1,27).
Dix-neuf études prospectives s’intéressaient aux liens entre concentrations d’AG (dans le sang ou les graisses) et risque coronarien. Cette fois, les RR (entre gros consommateurs et faibles consommateurs) étaient de :
- 1,06 (IC95% : 0,86-1,30) pour les AG saturés,
- 1,06 (IC95% : 0,97-1,17) pour les AG monoinsaturés,
- 0,93 (IC95% : 0,83-1,03) pour l’AG α-linolénique,
- 0,84 (IC95% : 0,63-1,11) pour les AG polyinsaturés oméga 3 à longue chaîne,
- 0,94 (IC95% : 0,84-1,06) pour les AG polyinsaturés oméga 6,
- 1,05 (IC95% : 0,76-1,44) pour les AG trans.
De façon générale les RR étaient très variables au sein d’une même famille d’AG. Par exemple, certains AG polyinsaturés oméga 6 présentaient des RR inférieurs à 1 (RR de l’acide arachidonique : 0,83), tandis que d’autres étaient bien supérieurs à 1 (RR de l’AG docosatétraénoïque : 1,20)
Enfin des données sur l’effet d’une supplémentation en AG ont été extraites de 27 essais randomisés et contrôlés. Les résultats ont été les suivants (RR entre groupe supplémenté en AG vs groupe contrôle) :
- 0,97 (IC95% : 0,69–1,36) pour l’AG α-linolénique,
- 0,94 (IC95% : 0,86–1,03) pour les AG polyinsaturés oméga 3 à longue chaîne,
- 0,89 (IC95% : 0,71–1,12) pour les AG polyinsaturés oméga 6.
Ce qu’il faut retenir
Les auteurs concluent que leurs résultats ne viennent pas confirmer les recommandations habituelles qui incitent à consommer davantage d’AG oméga 3 et oméga 6 et de limiter l’apport en AG saturés.
Source : Chowdhury R et al. Association of Dietary, Circulating, and Supplement Fatty Acids With Coronary Risk. Ann Intern Med. 2014 ; 160 : 398-406.
Date de publication : 10/06/2014