De nombreuses études suggèrent que la consommation modérée de café a un effet neutre ou bénéfique chez les individus porteurs de maladies cardiovasculaires comme chez les personnes en bonne santé.
Les auteurs ont passé en revue la littérature scientifique publiée sur Medline entre 2010 et 2016 concernant l’impact du café sur la santé des patients atteints d’hypertension artérielle (HTA), de maladie cardiovasculaire, d’insuffisance cardiaque, d’arythmie ou de diabète de type 2. Sur 94 abstracts, 34 d'entre eux ont été sélectionnés, car ils abordaient le thème de la consommation de café ou de caféine et de leurs effets sur ces pathologies, tout en abordant leur mode d’action. Les données issues de ces publications récentes indiquent que la consommation de café n’augmente pas le risque d’hypertension artérielle (HTA) ou l’incidence des maladies cardiovasculaires (MC), d’insuffisance cardiaque, d’arythmie et de la mortalité toute cause. Par exemple, 4 revues de la littérature menées sur un total d’environ 2 millions de personnes et 6 études prospectives de cohorte ont montré un effet neutre ou positif de la consommation de 4 ou 5 tasses de café par jour sur l’incidence des MC ou coronariennes.
La prise de café qui semblait la plus bénéfique d’après l’ensemble des données étudiées était de 3 à 4 tasses par jour au maximum.
Dans certaines études, la consommation de cette boisson a cependant été associée à des effets négatifs sur la pression artérielle, le risque cardiovasculaire ou les arythmies : cette différence pourrait être liée à des raisons méthodologiques ou à la nature de café consommé. En effet, certaines études se référaient à la consommation de café bouilli, qui n’est plus très pratiquée aujourd’hui dans l’Hexagone. Or, le café bouilli est riche en cafestol et en kahweol, deux composants qui augmenteraient le cholestérol sanguin. Au contraire, le café consommé aujourd’hui, filtré, contient moins de ces substances. La consommation de café filtré est association à une diminution du risque de survenue du diabète de type 2.
Des recherches soulignent également l’importance de la génétique dans l’impact de la consommation de café sur l’incidence des maladies cardiovasculaires ou de l’HTA, le café étant métabolisé au niveau du foie par le cytochrome P450 (enzyme CYP1A), particulièrement sensible aux variabilités génétiques.
Les auteurs rappellent que la consommation modérée de café est associée à une meilleure vigilance, mais qu’une consommation excessive peut entraîner des effets négatifs sur le sommeil, l’humeur et être un facteur de risque de survenue d’HTA ou de maladie cardiovasculaire.
Ce qu’il faut retenir
Les études montrent que la consommation modérée de café, de 3 à 4 tasses par jour, a un effet neutre ou bénéfique chez les personnes en bonne santé ou atteintes d’HTA, d’une maladie cardiovasculaire, d’insuffisance cardiaque, d’arythmie et de diabète de type 2. Le café filtré doit être préféré au café bouilli et qu'il existe des variabilités individuelles liées à la génétique.
Sources :
Chrysant SG et al. The impact of coffee consumption on blood pressure, cardiovascular disease and diabetes mellitus. Expert Rev Cardiovasc Ther. 2017 : 1-6.
Date de mise à jour : 12/04/2024