L’OMS a publié la 4e édition de son rapport de surveillance de l’obésité infantile dans les pays européens. Ce rapport pointe les taux élevés d’obésité infantile dans certaines régions et sur le risque d’aggravation avec la pandémie de Covid-19.
29% des gaçrons et 27% des filles en surpoids
Rappelons tout d’abord que le rapport présente les données collectées entre 2015-2017 sur les enfants de 6 à 9 ans dans 36 États-membres de la région européenne soit 250 000 enfants.
Globalement, la prévalence du surpoids (y compris l’obésité) est de 29 % chez les garçons et de 27 % chez les filles. Celle de l’obésité est respectivement de 13 et 9 %. Toutefois, ces chiffres masquent d’importantes disparités entre les pays. Les pays méditerranéens comme Chypre, l’Espagne, la Grèce et l’Italie présentent les proportions les plus élevées de surpoids et d’obésité infantiles : plus de 40 % des garçons et des filles sont atteints de surpoids, et 19 à 24 % des garçons et 14 à 19 % des filles souffrent d’obésité. Comme lors des rapports précédents, les données suggèrent un gradient nord-sud croissant, la prévalence la plus élevée du surpoids et de l’obésité étant observée dans les pays de la région méditerranéenne. Au contraire, les pays d’Asie centrale tels que le Kirghizistan, le Tadjikistan et le Turkménistan présentent les pourcentages les plus faibles : 5 à 12 % des garçons et des filles sont en surpoids, et moins de 5 % sont atteints d’obésité.
Une baisse du surpoids et de l’obésité dans 5 pays
Dans les pays qui ont recueilli des données pour plus d’un groupe d’âge - à savoir l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l’Italie, le Kirghizistan, la Lettonie, la Slovénie, l’Espagne et la Suède - on observe une tendance à l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité selon l’âge, tant chez les garçons que chez les filles. Au contraire, une tendance à la baisse est observée dans cinq des 13 pays suivis depuis 2007, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Slovénie, tant pour le surpoids que pour l’obésité. La réduction de la prévalence du surpoids varie de 4 à 12 points de pourcentage pour les garçons, et de 3 à 7 pour les filles. Les taux de prévalence de l’obésité présentent une tendance similaire. Pour les auteurs du rapport, cette baisse est le fruit de la mise en place de plusieurs mesures recommandées par l’OMS comme la taxation des boissons sucrées, la restriction du marketing alimentaire et la mise en place de cours d’éducation physique.
Habitudes alimentaires et activité physique à revoir
En moyenne, près de 80 % des enfants prennent un petit- déjeuner tous les jours (49 à 96 %), ce qui est plutôt encourageant. En revanche, seuls 45 % consomment quotidiennement des fruits (18 à 81 %) et 25 % des légumes (9 à 74 %). Par ailleurs, près de 27 % des enfants consomment des snacks sucrés et 14 % des snacks salés. Ceux qui le font plus de 3 jours par semaine varie très largement d’un pays à l’autre : de 5 à 62 % pour les snacks sucrés et de moins de 1 à 35 % pour les snacks salés. De même pour la proportion d’enfants consommant des boissons sucrées plus de 3 jours par semaine qui varie de 1 % à 44 %. Aucune différence importante d’habitudes alimentaires entre les sexes n’a été observée dans la plupart des pays. En revanche, un niveau d’éducation plus élevé des parents semble être fortement associé à de bonnes habitudes alimentaires.
Du point de vue de l’activité physique, 1 enfant sur 2 utilise des transports actifs (marche ou vélo) entre le domicile et l’école. La plupart des enfants passent au moins 1 heure par jour à jouer à l’extérieur (de 62 à 98 % selon les États membres). Là encore, les enfants de parents ayant fait des études supérieures sont plus susceptibles de pratiquer une activité sportive au moins deux heures par semaine.
Trop d’écrans, pas assez de sommeil
Entre 52 % et 86 % des enfants passent plus de 2 heures par jour le week-end devant les écrans et les garçons plus que les filles. Ce comportement est aussi très marqué par le niveau d’éducation des parents. Dans tous les pays, plus de 80 % des 6-9 ans dorment moins de 9 heures par nuit.
Les écoles s’impliquent
Dans presque tous les pays, l’éducation nutritionnelle fait partie du programme scolaire. La disponibilité de fruits frais dans les locaux est courante dans 13 des 29 pays étudiés (au moins 70 % des écoles proposent des fruits frais gratuitement ou en vente). Les boissons gazeuses sont interdites dans la plupart des écoles de la plupart des pays. De même, pour les en-cas sucrés et salés, sauf dans quelques pays ou la moitié des écoles en proposent à la vente. Enfin, dans la majorité des pays, plus de la moitié des écoles n’affiche ni publicité ni commercialisation d’aliments riches en énergie. Par ailleurs, 80 % des écoles prennent des initiatives visant à promouvoir l’activité physique et des habitudes alimentaires saines.
Ces données montrent la difficulté de faire changer les habitudes et qu’il reste du chemin à parcourir pour améliorer la santé des enfants en âge d’aller à l’école primaire.
OMS/Europe - 11/05/2021 - Des taux élevés d’obésité infantile alarmants si l’on considère l’impact anti- cipé de la pandémie de COVID-19. https://www.euro.who.int/fr/media-centre/sections/press-releases/2021/high-rates-of-childhood-obesity-alarming-given-anticipated-impact-of-covid-19-pandemic
C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ».
Date de publication : 13/09/2021
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