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Manger lentement en augmentant le nombre de mastications par bouchée permettrait de diminuer la consommation d’aliments, voire de mieux contrôler la prise de poids. 

Plusieurs études ont montré que le fait de manger lentement était associé à un IMC plus faible et à une diminution du risque de prise de poids. Parmi les différentes méthodes visant à ralentir le rythme d’absorption des aliments, l’augmentation du nombre de mastications n’avait pour l’instant pas été étudiée. Une équipe de chercheurs américains s’est penchée sur la question.

Pour cette étude, croisée et randomisée, les investigateurs ont sélectionné 45 participants, âgés de 18 à 45 ans et de corpulence normale (n=16), en surpoids (n=16) ou obèses (n=15). Durant la phase de recrutement, les investigateurs ont analysé la mastication initiale, naturelle, des participants lors de la consommation de parts de pizza : durée des mastications, nombre de mastications avant chaque bouchée et nombre de mastications effectuées durant la consommation d’une part.

L’étude a alors consisté en 3 sessions de test réalisés sur l’heure du déjeuner, chaque session étant suivie d’une période de wash out d’une semaine. Chaque session commençait par la distribution de questionnaires évaluant l’appétit de chacun des participants via des échelles visuelles analogiques. Soixante parts de pizzas étaient alors présentées. Les sujets recevaient des consignes sur le nombre de mastications à effectuer à chaque bouchée (100%, 150% ou 200% du nombre de mastications initiales, relevées lors de la phase de recrutement) et étaient invités à consommer autant de pizzas qu’ils le voulaient.

La durée du repas était mesurée, et des questionnaires évaluant l’appétit étaient distribués à t+5, 10, 15, 20, 25, 30, 45, 60 minutes et à la fin du repas. La quantité de pizzas ingérées était également notifiée, ainsi que le rapport de la quantité consommée sur la durée du repas (vitesse de consommation).

Les résultats montrent que le fait de faire varier le nombre de mastications par bouchées a eu un effet significatif sur la consommation. A 150% du nombre de mastications initiales, la consommation de pizzas diminuait significativement de -9,5% (-72 kcal) (p =0,026) et, à 200%, passait à -14,8% (-112 kcal) (p=0,001), indépendamment de la classe d’IMC ou de l’appétit des participants mesuré au cours du test.

La durée moyenne du repas était de 640 ± 50 secondes à 100% du nombre de mastications initiales et augmentait significativement avec l’élévation du nombre de mastications (p<0,001). Là encore, les résultats n’ont pas varié selon la classe d’IMC.

La vitesse de consommation (rapport de la quantité consommée sur la durée du repas) diminuait de façon significative avec l’augmentation du nombre de mastications. Les résultats différaient cette fois selon la classe d’IMC : la vitesse de consommation des participants de corpulence normale était plus basse que chez ceux en surpoids ou obèses (p=0,026).

Ce qu’il faut retenir

Cette étude montre qu’augmenter le nombre de mastications à chaque bouchée réduit la consommation d’aliments de façon dose-dépendante et ce, quel que soit l’IMC. Les chercheurs suggèrent même que cette modification de la façon de mâcher pourrait permettre de mieux contrôler son poids.

Zhu Y, Hollis JH. Increasing the Number of Chews before Swallowing Reduces Meal Size in Normal-Weight, Overweight, and Obese Adults. Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, 2014 ; 114 (6) : 926-931

 

Date de publication : 09/07/2014

 

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