Selon une enquête du Crédoc, seuls 4 Français sur 10 connaissent la signification du Nutri-Score. Et il s’agit majoritairement des catégories aisées et diplômées. Dès lors, son objectif d’inciter tous les français à consommer davantage de produits classés Nutri-Score A est-il atteignable ?
Selon une enquête du Crédoc, seuls 4 Français sur 10 connaissent le logo Nutri-Score.
Second enseignement, sa notoriété ne touche pas tous les milieux sociaux : elle est plus importante parmi les catégories professionnelles les plus élevées : professions intermédiaires (52 %), cadres supérieurs et professions libérales (44 %), employés (40 %), tandis que seulement 25 % des artisans, commerçants et agriculteurs le connaissent. Le logo est aussi plus connu dans les catégories aisées (48 %) et dans la classe moyenne (44 %) comparé aux plus défavorisés (34 %). Les Français ayant un diplôme supérieur au baccalauréat sont aussi plus nombreux que la moyenne à connaître le Nutri-Score. Ces résultats confirment ceux rapportés par ceux de l’enquête de Neilsen (Cf. CND 55 (1)) montrant une faible augmentation de ventes (en valeur) des produits classés A, B et E et une stagnation des produits classés D surtout par les classes aisées qui se préoccupent de leur santé. Ce logo, dont l’objectif est d’inciter les Français, notamment les plus défavorisés à mieux s’alimenter n’a pas encore atteint sa cible.
Donnée plus encourageante, lorsqu’ils le connaissent, 63 % des Français déclarent être influencés par ce logo. Davantage les femmes (67 %), les cadres supérieurs (65 %), professions intermédiaires (67 %), employés (71 %) et les personnes vivant seules (76 %) que les hommes (59 %), les artisans, commerçants et agriculteurs (29 %), ouvriers (54 %). Pourtant selon les données de l’enquête des Comportements et Consommations Alimentaires des Français (CCAF), le lien entre l’alimentation et la santé ne cesse de croître dans l’esprit des Français depuis 20 ans : 91 % des Français le cite en 2018 contre 75 % en 1997. De même, l’attention portée à l’étiquetage aurait augmenté. Cependant, l’analyse du Crédoc révèle qu’aujourd’hui, l’étiquetage énergétique est bien plus consulté (par 88 % des individus) que le Nutri-Score (41 %). Rappelons, cependant que le premier est obligatoire depuis 2014 tandis que le second, objet d’une démarche volontaire des entreprises, est visible seulement sur 30 % des produits depuis avril 2017. Au 31 mars 2020, 368 entreprises se sont engagées à mettre le Nutri-Score sur l’emballage de certains de leurs produits. Le rendre obligatoire sur tous les produits manufacturés comme le demande avec insistance une récente pétition signée par beaucoup de nutritionnistes améliorerait-il ses performances ?
Surtout connu des classes aisées, Nutri-Score souffre de n’être apposé que sur 30 % des produits alimentaires.
C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés ».
Crédoc Consommations et modes de vie n° 311 mai 2020. https://www.credoc.fr/publications/surtout-connu-des-classes-aisees-nutri-score-souffre-de-netre-appose-que-sur-30-des-produits-alimentaires
Santé Publique France — Entreprises et marques utilisant le Nutri- Score en France — 31 mars 2020.
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