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La prévalence de l’obésité serait largement sous-estimée dans la plupart des études se basant sur les déclarations des participants. Les hommes comme les femmes sous-estiment leur poids et surévaluent leur taille comme le confirme l’étude Esteban, 10 ans après l’étude ENNS.

Selon l’analyse des données de l’étude Esteban (2014-2016), les hommes et les femmes mésestiment leur poids et leur taille, ce qui conduirait à une sous-estimation de la prévalence de l’obésité. Dix ans auparavant, une analyse des données de l’étude nationale nutrition santé (2006-2007) avait mis en évidence les mêmes biais de déclaration.

Le poids sous-estimé et la taille surévaluée

Les analyses ont ainsi été réalisées sur 2429 adultes âgés de 18-74 ans disposant conjointement de données de poids et de taille mesurées et déclarées. L’écart moyen entre le poids déclaré et le poids mesuré était de −0,75 ± 0,5 kg chez les hommes et de −1,40±0,3kg chez les femmes (différence significative ; p<0,05). La taille, quant à elle, a été sur- déclarée, puisque l’écart moyen entre la taille déclarée et la taille mesurée était de 0,37±0,3cm chez les hommes et de 0,70 ± 0,2 cm chez les femmes (p < 0,05). Cette sous- déclaration du poids et cette sur-déclaration de la taille conduisaient à une sous-estimation de l’IMC de l’ordre de −0,41±0,1 chez les hommes et de −0,79±0,1 chez les femmes (p < 0,001).

La sous-déclaration augmente avec l’âge et les problèmes de poids

L’écart entre les données mesurées et déclarées pour la taille avait tendance à augmenter avec l’âge des participants. De même, la sous-déclaration de l’IMC était plus importante chez les personnes en surpoids ou obèses tandis que les sujets minces avaient tendance à surestimer leur IMC. La sous-déclaration de l’IMC conduisait à une minoration de 5 points de la prévalence de l’obésité par rapport à la réalité (−5,3 points chez les hommes et −4,6 points chez les femmes et jusqu’à −6,9 points chez les 55-74 ans). L’âge, la situation matrimoniale et l’IMC mesuré étaient significativement associés aux biais de déclaration de l’IMC chez les hommes comme chez les femmes. Les personnes veuves ou divorcées sous déclaraient davantage que celles en couple ou célibataires.

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Comment expliquer l'écart entre ce qui est déclaré et ce qui est consommé ?

Finalement, les écarts de poids, de taille et d’IMC dans l’étude Esteban étaient comparables à ceux relevés 10 ans plus tôt dans l’étude ENNS.

Ces données rejoignent celles d’autres études publiées sur le sujet et justifient la réalisation de mesures anthropométriques effectives et régulières dans les enquêtes de surveillance épidémiologique. Les études déclaratives gardent toutefois leur intérêt si elles sont répétées, car elles permettent d’estimer à relativement court terme la prévalence de l’obésité.

BEH — Écarts entre corpulence déclarée et corpulence mesurée dans les études de surveillance en population en France. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2021/10/2021 101.html

C. Costa

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