Une large étude observationnelle menée en Europe de l’Est a montré des liens entre un IMC élevé chez des enfants à 6,5 ans et l’apparition de troubles alimentaires 5 ans plus tard.
Il est couramment admis que l’environnement familial peut affecter le comportement alimentaire des enfants et entrainer l’apparition de troubles alimentaires. Mais quelles en sont les conséquences à la préadolescence ? C’est ce qu’a voulu découvrir une étude observationnelle menée dans 31 hôpitaux en Biélorussie. Les investigateurs se sont penchés sur les éventuelles corrélations entre, d’une part, l’environnement de l’enfant et sa corpulence à 6,5 ans et, d’autre part, l’apparition de troubles alimentaires à 11,5 ans, via le Children’s Eating Attitudes Test (ChEAT).
Sur les 17046 enfants inclus dans l’étude à l’âge de 6,5 ans, 13879 (81,4%) ont pu être suivis pendant les 5 années suivantes et 13751 ont pu être correctement évalués concernant des troubles alimentaires.
A 6,5 ans, 2,1% des enfants étaient de corpulence faible (IMC ≤17), 7,2% en surpoids (IMC compris entre 25 et 30) et 2,0% obèses (IMC ≥30). 10,4% des mères et 8,2% des pères étaient obèses.
L’étude a montré un lien entre l’IMC de l’enfant mesuré à 6,5 ans et le risque de troubles alimentaires 5 ans plus tard. 28,5% des enfants qui étaient en surpoids 6,5 ans présentaient des troubles alimentaires à 11 ans, soit un risque multiplié par 2,14 par rapport à un enfant de corpulence normale. Cette proportion atteignait 40,4% chez les enfants obèses, avec un risque de troubles alimentaires multiplié par 3,89 par rapport à un enfant de corpulence normale.
Avoir un père ou une mère en surpoids multipliait le risque de développer des troubles alimentaires de 1,1 dans le cas de la mère et de 1,11 dans le cas du père. En cas d’obésité, les risques étaient multipliés respectivement par 1,29 et 1,27.
En revanche, les autres données environnementales (consommation d’alcool ou tabagisme chez les parents, divorce…) n’ont pas été corrélées avec une augmentation du risque de troubles alimentaires .
Ce qu’il faut retenir
Une surcharge pondérale à l’âge de 6,5 ans semblerait être corrélée à un risque plus élevée d’apparition de troubles alimentaires lors de la préadolescence. D’où l’importance de prévenir l’obésité infantile.
Wade KH et al. Prospective associations of parental smoking, alcohol use, marital status, maternal satisfaction, and parental and childhood body mass index at 6.5 years with later problematic eating attitudes. Nutr Diabetes. 2014 Jan 6;4:e100.
Date de publication: 15/04/2014