Malgré les effets délétères sur la santé d’une consommation excessive de sucres, les experts de l’EFSA n’ont pas réussi à fixer d’apport maximal.
« Les sucres ajoutés et libres doivent être aussi faibles que possible dans le régime alimentaire ». Telle est la conclusion des experts de l’EFSA chargés d’évaluer les risques associés à la consommation de sucres.
À l’origine de cette expertise, la demande de cinq pays nordiques européens (Danemark, Finlande, Suède, Islande et Norvège) sur le niveau d’apport maximal tolérable pour les sucres alimentaires, toutes sources confondues (totaux/ajoutés/libres).
Pour rappel, notre alimentation contient trois catégories de sucres :
- les sucres naturellement présents dans les aliments (fruits, miel, lait,. . .) ;
- les sucres ajoutés aux aliments pendant leur transformation ou leur consommation ;
- les sucres libres qui comprennent les sucres ajoutés et les sucres naturellement présents.
Des effets incontestables sur la santé
La consommation de sucres est connue pour provoquer des caries dentaires. Consommés en excès, les sucres sont stockés sous forme de graisses qui peuvent s’accumuler au fil du temps et provoquer un surpoids, une obésité et des pathologies associées.
En 2010, les experts de l’EFSA n’ont pas pu établir de niveau d’apport maximal tolérable par manque de données précises. En 2021, les experts arrivent à la même conclusion même après avoir identifié 120 études reliant la consommation de sucres au risque de maladies métaboliques chroniques, aux effets liés à la grossesse et aux caries dentaires parmi plus de 32 000 articles trouvés.
Ces données ont permis de confirmer les liens entre la consommation de sucres alimentaires et toute une série de problèmes de santé avec un niveau de certitudes variable : modéré pour l’obésité et la dyslipidémie, faible pour la stéatose hépatique et le diabète de type 2 et très faible pour l’hypertension. Ils trouvent aussi des preuves d’une relation positive entre la consommation de fructose et le risque de certaines maladies métaboliques (goutte, maladies cardio- vasculaires). De même, la consommation de boissons sucrées est associée au risque d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires (niveau de certitude élevée), de goutte (modéré), à la stéatose hépatique et à la dyslipidémie (faible).
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Pas de seuil de sécurité défini
Cependant, les experts n’ont pas pu fixer de niveau d’apport maximal tolérable, ni un niveau d’apport « sûr » car les effets défavorables sur la santé augmentent de façon linéaire avec les doses consommées. Aucune zone de sécurité ne peut donc être déterminée. Même si l’EFSA reconnaît qu’à des niveaux d’apport en sucres ajoutés et libres inférieurs ou égaux à 10 % (recommandations US), « l’incertitude est grande quant à la forme et à la direction des relations entre l’apport en sucres ajoutés et libres et le risque de maladies métaboliques ».
Pour faire des recommandations, les autorités de santé publique n’auront donc pas d’autre alternative que de conseiller de les limiter. Rappelons qu’en Europe, les aliments les plus contributeurs aux apports en sucres ajoutés et libres sont les confiseries, le sucre de table, le miel et les sirops, puis les boissons sucrées et les biscuits et produits de boulangerie.
Source: Tolerable upper intake level for dietary sugars. EFSA 28 fevrier 2022. https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/7074
C. Costa
© Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
Date de publication : 05/09/2022
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