Cette étude prospective avait pour objectif d’analyser l’association entre l’adhésion à une bonne hygiène de vie et le risque de développer un diabète gestationnel.
Lors d’une étude de cohorte, débutée en 1989 et menée auprès de 116 671 infirmières âgées de 24 à 44 ans, les participantes étaient invitées à remplir deux fois par an un questionnaire axé sur la santé et le mode de vie. Dès 1991, et tous les 4 ans, les participantes pouvaient également répondre à des questions évaluant leur alimentation.
Les investigateurs se sont penchés sur l’incidence du diabète gestationnel en se basant sur les déclarations des participantes, jusqu’en 2001, date où la plupart avaient passé l’âge d’avoir un enfant.
Durant les 10 années de suivi, parmi les 20136 grossesses recensées, 823 ont été concernées par un diabète gestationnel. Le facteur de risque le plus marquant était un IMC élevé pendant la grossesse. Les autres facteurs liés au mode de vie et associés au risque de diabète gestationnel étaient le niveau d’activité physique, le statut tabagique, l’alimentation. Ces associations sont restées significatives même après ajustement sur d’autres facteurs de risque de diabète gestationnel comme l’âge de la mère, le nombre de grossesses ou les antécédents familiaux de diabète gestationnel. Les risques relatifs étaient de :
- 0,71 (IC95% : 0,58-0,87) pour les femmes ne fumant pas
- 0,44 (IC95% : 0,38-0,50) pour les femmes présentant un IMC<25
- 0,81 (IC95% : 0,70-0,94) pour les femmes ayant une alimentation saine (c’est-à-dire appartenant aux 2/5e supérieurs des participantes ayant répondu au Alternate Healthy Eating Index-2010)
- 0,85 (IC95% : 0,73-0,99) : pour les femmes pratiquant un exercice régulier modéré ou intense pendant au moins 150 min par semaine.
Les femmes qui appartenaient à 3 de ces catégories (alimentation saine, ne fumant pas, pratiquant une activité physique régulière) présentaient un risque relatif de 0,59 (IC95% : 0,48-0,71) en comparaison aux autres participantes. Le risque passait à 0,48 (IC95% : 0,38-0,61) si elles appartenaient aux 4 catégories.
Ce qu’il faut retenir
L’adhésion à un mode de vie sain dans la période précédant la grossesse est associée à une diminution du risque de diabète gestationnel. Manger sainement et pratiquer une activité physique sont associés à une diminution du risque, indépendamment de leur effet sur le poids.
Zhang C et al. Adherence to healthy lifestyle and risk of gestational diabetes mellitus: prospective cohort study. BMJ 2014;349:g5450 doi: 10.1136/bmj.g5450 (Published 30 September 2014)
Date de publication : 17/02/2015