Cette revue de la littérature s'intéresse aux facteurs de risques de l'obésité infantile durant les première années de vie.
L’incidence de l’obésité infantile est en constante augmentation. Cet article a pour objectif de passer en revue les principaux facteurs de risque d’obésité infantile qui ont été identifiés durant les 1000 premiers jours de vie (de la conception à l’âge de 2 ans).
Durant la période prénatale, une méta-analyse de 45 études a montré que l’obésité prégestationnelle de la mère triplait le risque d’obésité infantile (Odds Ratio : 3,06 ; IC95% : 2,68–3,49). Une prise de poids trop importante chez la mère durant la grossesse est également en lien avec le risque d’obésité de l’enfant. Dans une étude australienne de cohorte menée chez plus de 3 000 mères, un gain de poids excessif en début de grossesse était associé à une adiposité plus élevée à l’adolescence et à un risque métabolique augmenté (OR pour une augmentation d’un écart-type: 1,23 ; IC95% : 1,03-1,47).
Après l’accouchement, l’allaitement semble avoir un effet protecteur sur le risque d’obésité infantile. Dans une méta-analyse récente de 30 études prospectives, l’incidence du surpoids infantile était diminuée de 15% chez les enfants allaités. L’hypothèse généralement avancée pour expliquer cet effet protecteur de l’allaitement serait la différence au niveau des courbes de croissance, plus basse chez les enfants allaités que chez les enfants nourris avec des préparations infantiles.
A partir de 6 mois, le gain de poids rapide chez le nourrisson est le facteur de risque d’obésité infantile le plus analysé, une étude ayant, par exemple, montré que la vitesse de la prise de poids à l’âge de 3 mois était associée à l’apparition d’un surpoids à l’adolescence (OR pour une augmentation d’un écart-type : 1,52 ; IC95%: 1,04-2,22). L’introduction précoce d’aliments solides pourrait jouer un rôle : une étude menée chez des enfants nourris avec des préparations infantiles a montré qu’une introduction d’aliments solides avant l’âge de 4 mois pouvait multiplier par 6 le risque d’obésité à 3 ans.
Ce qu’il faut retenir
Il existe de plus en plus de données scientifiques explorant les liens entre la nutrition infantile et la survenue d’une obésité. Les 1000 premiers jours, de la conception à l’âge de 2 ans, semblent être une période clé : le gain de poids de la mère durant la grossesse, l’allaitement et la diversification alimentaire constituent des leviers sur lesquels il est possible d’agir afin de réduire le risque d’obésité infantile.
Mameli C et al. Nutrition in the First 1000 Days: The Origin of Childhood Obesity. Int J Environ Res Public Health. 2016 ; 13 (9), pii: E838.
Date de publication : 11/12/2017