Des chercheurs Chinois séparent les plus de 65 ans des moins de 65 ans et estiment le seuil optimal d’IMC à ne pas dépasser pour réduire leur risque de mortalité cardiovasculaire. Leur conclusion est inattendue.
L’analyse des données de santé de la UK Biobank a permis d’identifier le poids idéal pour que des adultes atteints de diabète de type 2 réduisent leur risque de mortalité cardio-vasculaire.
Des chercheurs Chinois ont, tout d’abord étudié les différences d’âge dans l’association entre l’IMC et le risque de décès cardiovasculaire chez 22 874 participants de la UK Biobank (59 % de femmes) ayant déjà reçu un diagnostic de diabète de type 2 au moment de leur inscription entre 2006 et 2010. Les patients ayant déjà souffert de maladies cardiovasculaires n’ont pas été exclus. Après 13 ans de suivi, 891 participants étaient décédés de maladies cardiovasculaires.
Ils ont réparti les sujets en deux groupes d’âge — les plus de 65 ans et les moins de 65 ans — et ont analysé la relation entre l’IMC, le tour de taille/hauteur, et le risque de décès par maladie cardiovasculaire.
Un seuil optimal d’IMC a été calculé dans les différentes tranches d’âge et les résultats ont été ajustés en fonction des facteurs de risque cardiométaboliques traditionnels et d’autres facteurs comme l’âge, le sexe, les antécédents de tabagisme, la consommation d’alcool, le niveau d’exercice physique et les antécédents de maladies cardiovasculaires.
Les analyses ont révélé que dans le groupe des moins de 65 ans, un IMC situé dans l’intervalle de surcharge pondérale (25 kg/m2 à 29,9 kg/m2) était associé à un risque de décès par maladie cardiovasculaire supérieur de 13 % à celui des personnes dont l’IMC se situait dans l’intervalle normal (moins de 25,0 kg/m2). Au contraire, dans le groupe des plus de 65 ans, un IMC en surpoids (25 kg/m2 à 29,9 kg/m2) était associé à un risque de décès inférieur de 18 % à celui d’un IMC normal (moins de 25,0 kg/m2).
La relation entre l’IMC et le risque de décès cardiovasculaire présentait une courbe en forme de U, même après stratification par âge, de sorte que le seuil optimal de l’IMC était différent chez les moins de 65 ans et chez les plus de 65 ans. Pour les premiers, le seuil optimal d’IMC était de 24 kg/m2, tandis que pour les deuxièmes, il était de 27 kg/m2.
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Le diabète en France en 2016 |
Les chercheurs ont aussi observé une relation positive entre le tour de taille, le rapport tour de taille/taille et le risque de décès cardiovasculaire dans les deux groupes d’âge. À mesure que ces indices augmentent, le risque de décès cardiovasculaire augmente également.
Pour Shaoyong Xu, premier auteur de l’étude, « ces résultats suggèrent que chez les plus de 65 ans modérément en surpoids mais non obèses, maintenir leur poids plutôt que d’en perdre peut réduire leur risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire. »
Source : Shaoyong Xu. Congrès européen sur l’obésité (ECO) Venise 12-15 mai 2024 https://eco2024.org/
C. Costa « © Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés »
Date de publication : 05/07/2024
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