L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise l’augmentation de la consommation de céréales complètes afin de diminuer l’obésité, les maladies cardiovasculaires et le diabète. En France le Plan National nutrition Santé (PNNS) recommande de consommer des féculents à chaque repas et de privilégier les « aliments complets ».
La consommation de céréales complètes en France a été étudiée à partir d’une extraction d’une enquête alimentaire de 7 jours (CCAF, Crédoc 2010) sur des enfants, des adolescents et des adultes Français. Cette étude qui a été réalisée sur 1222 ménages, a pour objectif de quantifier la consommation de céréales complètes (blé, avoine, orge, maïs, riz, quinoa, boulgour, sarrasin, millet, épeautre et amarante) dans la population Française, ainsi que d’examiner les associations entre consommations de céréales complètes, apports nutritionnels et statut pondéral.
Les résultats montrent que la population Française consomme des quantités très faibles de céréales complètes : moins de la moitié des répondants avaient consommé des céréales complètes sur les sept jours de l’enquête. Chez les consommateurs, les quantités consommées de céréales complètes sont de 6 à 8 g chez les enfants, 13 g chez les adolescents et 14 g chez les adultes, répartis sur 3 ou 4 occasions par semaine.
Contrairement aux adultes dont la source principale de céréales complètes se trouve dans le pain et les biscottes, les enfants et les adolescents puisent quant à eux la moitié de leurs apports dans les céréales de petits déjeuners. Il est important de retenir que la consommation de céréales complètes a lieu principalement à domicile (87 à 91 %) avec la majorité des apports quotidiens ingérés au petit déjeuner.
Les consommateurs de céréales complètes ont des apports moyens plus élevés en fibres, vitamines du groupe B, C et E, en calcium, fer, magnésium et manganèse. Ils ingèrent significativement plus de produits laitiers et de légumes (enfants) et plus de produits laitiers, de fruits, de légumes et de poissons, mais moins de viande et moins de pomme de terre que les non consommateurs.
Après régression logistique selon l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, la région, l’activité physique (adultes), le statut de fumeur (adultes), l’apport énergétique, la consommation de fruits, légumes et produits laitiers, les adultes non-consommateurs de céréales complètes étaient plus en surpoids que les consommateurs (OR = 1.7, p=0.044).
Ce qu’il faut retenir
Une très faible consommation de céréales complètes est observée pour toutes les tranches d’âges de la population française. Des facteurs tels que le goût, la méconnaissance des bénéfices santé et des recommandations, le manque de savoir-faire culinaire et le coût seraient à l’origine de cette faible consommation des céréales complètes.
Cependant, la consommation de céréales complètes est associée à des apports plus importants en fibres et plusieurs vitamines et minéraux.
Selon les recommandations de l’OMS, il semble que l’augmentation de la consommation des céréales complètes contribuerait à l’amélioration de l’état nutritionnel.
Une enquête alimentaire de sept jours révèle une faible consommation de céréales complètes dans la population française. Cahier de Nutrition et Diététique 2015.
France Bellisle, Pascale Hébel, Justine Colin, Béatrice Reyé, Sinead Hopkins
Date de publication : 16/06/2015