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Les niveaux d’activité physique de la population française en 2021 diffèrent peu des niveaux relevés en 2016 dans l’étude Esteban et les données des départements et régions d’outre-mer (DROM) ne se démarquent pas non plus de celles de la métropole. Telles sont les conclusions de l’analyse des résultats du Baromètre de Santé publique France 2021.

Les hommes plus sportifs que les femmes

En 2021, 73 % des hommes et 59 % des femmes atteignaient les recommandations en matière d’activité physique. La prévalence d’atteinte des recommandations complémentaires de renforcement musculaire (au moins deux fois par semaine) était de 31 % chez les hommes et 20 % chez les femmes. Cette recommandation plus récente est probablement moins connue du public et a pu être sous-évaluée. Plus d’un adulte sur cinq déclarait passer plus de sept heures par jour en position assise et la prévalence d’un temps écran de loisirs supérieur à trois heures quotidiennes atteignait 39 %. Seule la recommandation de rupture de sédentarité semblait bien observée.

Les jeunes et les plus diplômés plus actifs. . .

L’atteinte des recommandations d’activité physique était associée au sexe, à l’âge, au niveau de diplôme et à la taille de l’agglomération, de même que la situation professionnelle pour les hommes et la structure du ménage pour les femmes. Plus précisément, les jeunes hommes étaient plus actifs que les plus de 45 ans, les moins diplômés atteignaient moins les recommandations, les ruraux étaient plus nombreux à atteindre un niveau d’activité physique suffisant que ceux vivant dans l’agglomération parisienne. Chez les femmes, les plus de 75 ans atteignaient moins le niveau d’activité physique suffisant que les moins de 54 ans. L’atteinte des recommandations était sensiblement la même entre les jeunes femmes (18-24 ; 25-34 ; 35-44 ans) et les femmes de 45-54 ans. Un niveau de diplôme inférieur au bac mais pas la situation professionnelle était associé à une moindre atteinte des recommandations. Enfin, les femmes vivant en couple avec des enfants avaient une moindre probabilité d’atteindre les recommandations que celles vivant seules.

. . .mais aussi plus sédentaires

La sédentarité était associée à l’âge, au niveau de diplôme, à la taille de l’agglomération, à la structure du ménage et à la situation professionnelle. Les plus jeunes étaient davantage à passer plus de sept heures par jour en position assise comparé au plus de 55 ans. Les plus diplômés et les étudiants davantage que les personnes de niveau bac. À l’inverse, les non diplômés, les inactifs, les retraités ou les personnes au chômage étaient moins nombreux à être très sédentaires. Les personnes seules passaient plus de temps assises que les individus vivant en famille. Enfin, la sédentarité était plus fréquente dans les grandes agglomérations (33 % en région parisienne).

Le Nord-Est de la France mal classé

L’atteinte des recommandations d’activité physique variait de plus de 15 points selon les régions. Les hommes et les femmes vivant en Bretagne (78,9 et 64,7 %, respectivement) et Occitanie (77,2 et 64 %, respectivement) étaient plus actifs que la moyenne nationale. Les régions ou les hommes atteignaient le moins les recommandations étaient la Guyane (65 %), le Centre-Val de Loire (66,7 %), l’Île-de-France (67,7 %) et les Hauts-de-France (69,2 %) l’étaient moins. Pour les femmes, quatre régions présentaient une moins bonne atteinte des recommandations d’activité physique : les Hauts-de-France (54,8 %), la Martinique (55,4 %), le Grand Est (55,6 %) et l’Île-de-France (56,8 %). La piste d’un gradient social entre ces régions (taux de chômage, niveau de vie médian, taux de pauvreté) est évoquée pour expliquer ces différences.

La prévalence d’une sédentarité élevée était supérieure à la moyenne nationale en Île-de-France pour les hommes (31,5 %) comme pour les femmes (29,2 %). Au contraire, les hommes étaient moins sédentaires en Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Les femmes l’étaient moins dans les Hauts-de-France, et dans les DROM (sauf Guyane)

Vers une prévention plus systémique

Bien que les données relevées dans cette enquête soient consécutives à la période de la Covid ou les pratiques d’activité physique ont été fortement perturbées pour une partie de la population, il est facile d’adopter comme conclusion que cette absence d’évolution favorable depuis 2016 suggère qu’il faut penser la prévention de manière plus systémique. Le niveau d’activité physique des femmes, toujours inférieur à celui des hommes, en fait un public à cibler en priorité, de même que les plus âgés et les moins diplômés. Pour cela, rendre l’environnement de vie davantage propice à l’adoption de comportements favorables à la santé de tous semble nécessaire : repenser l’espace urbain (« marchabilité », parcs, pistes cyclables, etc.), continuer à diversifier l’offre au sein des clubs, des associations, des municipalités, par la création d’évènements, de stages, mettre à disposition des mobiliers de travail pour remplacer une partie du temps assis par la station debout, intégrer des pauses actives durant le temps de travail, etc. Enfin, une analyse plus fine des caractéristiques des populations des régions les plus actives, de leur cadre de vie, des initiatives ou politiques développées au sein de ces territoires pourrait donner des orientations d’actions.

Source : Charlotte Verdot, et al. Prévalences nationales et régionales de l’activité physique et de la sédentarité des adultes en France : résultats du baromètre de santé publique France 2021. BEH no 12-11 juin 2024. https://www.santepubliquefrance.fr/revues/beh/bulletin-epidemiologique-hebdomadaire.
C. Costa

Date de publication : 01/10/2024

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