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Cet article a pour objectif d’observer si les enfants arrivent à réguler seuls les quantités qu’ils ingèrent lorsque des portions plus importantes leur sont servies.

En France, un adulte sur deux est en surpoids et 17% de la population est obèse. Cette maladie chronique, en progression rapide dans les pays industrialisés, est un problème de santé publique majeur. L’origine de cette maladie est complexe, résultant de l’interaction de nombreux facteurs, physiologique et sociaux culturels.

On constate aujourd’hui une réelle perte des repères de consommation.

Face à cette perte de repères, la taille de la portion est un élément clé pour réguler la prise alimentaire et donc l'apport calorique. En effet, une portion choisie ou servie est généralement entièrement consommée. Cependant, de nombreux facteurs interviennent dans le choix des portions servies, et plusieurs études ont fait le lien entre une augmentation globale de la taille des portions et une prise de poids.

Cette étude s’intéresse plus spécifiquement aux jeunes enfants en âge d’entrée à l’école. En effet, cette période correspond à une phase d’autonomisation des enfants, notamment dans leur prise alimentaire et au niveau des quantités ingérées.

Certaines études ont déjà montré que les enfants ont tendance à consommer d’avantage pendant un repas si la portion servie est plus importante.

Mais les enfants peuvent-ils faire preuve d’autorégulation suite à une augmentation des portions proposée sur plusieurs journées ? C’est à cette question que cette étude a tenté d’apporter des éléments de réponse.

Elle a été réalisée sur 46 enfants (30 garçons et 16 filles) âgés de 3 à 5 ans. Des mesures (portant sur le poids du repas et la quantité de calories ingérées) ont été réalisées pendant 2 périodes de 5 jours, entrecoupées de 2 semaines durant lesquelles les enfants se nourrissaient de façon habituelle.

Pendant ces 5 jours, les menus de chacun des repas (petit-déjeuner, déjeuner, dîner et collation) étaient identiques et les portions normalisées : les portions de l’une des deux sessions correspondant à 150 % des portions de l’autre. Cette étude était randomisée car l’ordre des deux sessions était aléatoire, tout comme l’ordre des menus consommés au sein de chaque période.

Cette étude a mis en lumière l’ingestion d’un repas plus lourd et d’un nombre plus important de calories consommées par les enfants lorsque les portions servies passaient à 150%.  Le poids du repas augmentait en moyenne de 143 g par jour (écart-type de 21 g) et l’apport calorique de 167 kcal par jour (écart-type de 22 g), p< 0.0001.

Ceci semble indiquer que les enfants ne parviennent pas à réguler la quantité qu’ils ingèrent lorsqu’ils se voient proposer une portion supérieure à leurs habitudes pendant plusieurs jours.

De plus, l’augmentation des calories ingérées constatée restait constante pendant les 5 jours.

Finalement, les enfants présentant des IMC supérieurs à la moyenne étaient plus sensibles à la taille des portions et avaient tendance à davantage augmenter leur consommation (le résultat restant significatif une fois ajusté sur leur besoin en énergie supérieur lié à leur surpoids).

https://academic.oup.com/ajcn/article-abstract/109/5/1361/5445934?redirectedFrom=fulltext

 

Date de publication : 17/07/2019

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