Cette étude menée auprès de patients atteints de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique a étudié l’impact d’un régime pauvre en FODMAP (low fermentable oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides, and polyols) sur leurs symptômes fonctionnels gastro-intestinaux.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’efficacité d’un régime pauvre en FODMAP chez des patients atteints de MICI (maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique) présentant des symptômes fonctionnels gastro-intestinaux.
L’ensemble des patients se voyaient conseiller un régime pauvres en fructanes (ex : produits à base de blé, oignons, ail), en α-galacto-oligosaccharides (ex : haricots, légumes secs) et en polyols (ex : agents édulcorants, prunes). Selon l’historique personnel des patients, le régime pouvait également être appauvri en lactose (ex : lait) et en fructose (ex : miel). Les participants devaient suivre ce régime pendant au moins 6 semaines et étaient suivis lors d’entrevues d’une demi-heure, où leurs symptômes étaient évalués à l’aide d’un questionnaire.
Le critère principal de l’étude était l’évaluation du soulagement des symptômes par la question suivante « êtes-vous soulagé de vos symptômes gastro-intestinaux ? ». L’évaluation des symptômes individuels était réalisée au travers du « Gastro-intestinal Symptom Rating Scale » : 11 symptômes étaient évalués sur une échelle de Likert de 4 points (0 : pas ou très peu de symptômes, 1 : symptômes légers ou occasionnels, 2 : symptômes fréquents et modérés qui affectent certaines activités sociales, 3 : symptômes sévères et continus qui affectent la plupart des activités sociales). La fréquence et la consistance des selles étaient également explorées.
Les données de 88 patients ont pu être analysées : 39 étaient atteints d’une maladie de Crohn, 38 d’une rectocolite hémorragique, et 11 d’une MICI non identifiée. 70,5% étaient de sexe féminin, l‘âge moyen était de 40 ans.
La proportion de patients soulagés de leurs symptômes fonctionnels gastro-intestinaux a été significativement augmentée (p<0,001) entre l’inclusion (14/88, 16%) et le suivi du régime pauvre en FODMAP (69/88, 78%), quelle que soit la MICI. Les investigateurs ont également noté une réduction significative du nombre de patients se plaignant des symptômes, quelle qu’en soit la sévérité (symptômes légers, modérés ou sévères) : douleur abdominale (P<0,001), ballonnements (P<0,001), flatulences (P=0,041), éructations (P=0,001), évacuation incomplète (P=0,012), nausées (P=0,011) et pyrosis (P=0,035). Concernant les symptômes modérés et sévères, pouvant avoir un impact dans la vie sociale, une amélioration significative au cours du suivi a été notée pour l’ensemble des symptômes, à l’exception du pyrosis, qui ne concernait qu’une minorité de patients à l’inclusion (9/88, 10%). Les diminutions les plus marquées entre l’inclusion et le suivi du régime concernaient les ballonnements et les flatulences, suivis par les douleurs abdominales et la fatigue, quelle que soit la MICI. Pour chaque patient, les 11 symptômes du « Gastro-intestinal Symptom Rating Scale » ont été rassemblés en un score composite. Celui-ci était significativement réduit entre l’inclusion et le suivi du régime (p<0,001), quelle que soit la MICI.
Les investigateurs ont également observé une amélioration dans la fréquence et la consistance des selles. Entre l’inclusion et le suivi du régime, une proportion significativement (p=0,002) plus importante de patients ont rapporté une consistance normale des selles (55/88, 63%, vs 36/88, 41%) et une fréquence normale, d’une fois tous les 3 jours à 3 fois par jour (71/88, 81% vs 53/88, 60%).
Ce qu’il faut retenir
Dans cette étude, un régime pauvre en FODMAP semble efficace pour améliorer les symptômes fonctionnels gastro-intestinaux de patients atteints de MICI. D’autres études randomisées et contrôlées sont nécessaires pour confirmer cette efficacité et l’évaluer sur une plus longue durée.
Prince AC et al. Fermentable Carbohydrate Restriction (Low FODMAP Diet) in Clinical Practice Improves Functional Gastrointestinal Symptoms in Patients with Inflammatory Bowel Disease. Inflamm Bowel Dis. 2016.
Date de publication : 21/04/2016