La consommation de protéines végétales est associée à un meilleur respect des recommandations nutritionnelles. L’objectif principal de cette étude est de déterminer dans quelle mesure cette relation peut être expliquée par l’association avec une alimentation plus diversifiée.
Les auteurs se sont basés sur les données de 1 330 adultes participants à l’ENNS (Etude Nationale Nutrition Santé) 2006-2007. Ils ont évalué l’adéquation nutritionnelle des participants, grâce au score PANDiet. Celui-ci permet de mesurer la qualité d’un régime alimentaire, en évaluant la probabilité d’avoir un apport en nutriments adéquat.
La diversité de l’alimentation des participants était déterminée par un score de 100 points basé sur le nombre de sous-groupes consommés parmi 7 groupes alimentaires (céréales, légumes, produits laitiers…).
Aucune différence liée au sexe n’est apparue au cours de l’évaluation de l’adéquation nutritionnelle. Les hommes comme les femmes consommaient davantage de protéines animales que végétales (74,6 versus 31,6 g par jour chez les hommes, p < 0,001 ; 54,8 versus 23,1 g par jour chez les femmes, p < 0,001). Au total les hommes consommaient plus de protéines (28,0 g supplémentaires par jour, p < 0,001) que les femmes. Par rapport aux femmes, ils consommaient plus de protéines animales (19,8 g supplémentaires par jour, p < 0,001) et végétales (8,1 g supplémentaires par jour, p < 0,001). La part des protéines végétales au sein des protéines était la même quel que soit le sexe.
Les auteurs ont réparti les participants en 4 quartiles basés sur le score d’adéquation nutritionnelle. Au sein des 4 quartiles, il n’y avait pas de différence significative en matière d’IMC, de niveau d’éducation, ou de statut professionnel. En ce qui concerne l’âge, il augmentait au sein des quartiles : les participants ayant la plus grande adéquation nutritionnelle étant les plus âgés. Ils consommaient davantage de céréales, de fruits, d’oléagineux, de légumes, de produits laitiers et moins de produits sucrés (p<0,001). Il n’y avait pas de différence entre les quartiles au niveau de la consommation de lipides, de viandes, de poissons et d’œufs.
Après analyse statistique, les auteurs ont pu montrer que la consommation de protéines végétales était significativement associée à l’adéquation nutritionnelle (β=0,33) et à la diversité alimentaire (β=0,08), contrairement aux apports protéiques animaux.
Les régimes riches en protéines végétales ont également une diversité alimentaire plus importante. Cependant, l’association positive entre consommation de protéines végétales et adéquation nutritionnelle n’est pas uniquement due à cette diversité (r=0,38, p<0,0001). Il existe une relation entre apport en protéines végétales et adéquation nutritionnelle qui n’est pas, ou peu, liée à d’autres variables importantes représentatives de la qualité du régime alimentaire, comme la diversité alimentaire.
Ce qu’il faut retenir
Dans cette étude menée sur la population française adulte, il semble que la consommation de protéines végétales soit associée à une alimentation plus diversifiée. La consommation de protéines végétales et la diversité de l’alimentation sont également associées à une meilleure adéquation nutritionnelle.
Bianchi CM et al. Plant Protein Intake and Dietary Diversity Are Independently Associated with Nutrient Adequacy in French Adults. J Nutr. 2016 ; 146 (11) : 2351-60.