Malgré l’importance nutritionnelle du petit-déjeuner, ce repas serait, selon une enquête du CREDOC*, en perte de vitesse en France. En effet, après une hausse jusqu’en 2003, la part des individus prenant un petit-déjeuner tous les jours est en nette diminution. De plus, ce repas est pris de plus en plus seul en semaine et sa composition est de moins en moins complète.
De nombreux travaux scientifiques ont mis en évidence l’importance du petit-déjeuner, notamment en raison de son rôle sur les capacités intellectuelles en début de journée. C’est pourquoi, depuis 1999, les enquêtes CCFA** analysent les petits-déjeuners des enfants (de 3 à 12 ans), des adolescents (de 13 à 19 ans) et des adultes (20 ans et plus). Pour cela, les consommations de 1 200 ménages et de 600 enfants supplémentaires sont à chaque fois recueillies. La comparaison entre les résultats obtenus en 1999, 2003, 2007 et 2010 permet ainsi d’identifier les grandes tendances parmi les habitudes des Français.
Après une progression entre 1999 et 2003, on observe une baisse générale de la prise des petits-déjeuners entre 2003 et 2010, particulièrement chez les adolescents (79 % prenaient un petit-déjeuner tous les jours en 2003 contre 59 % en 2010). Les journées du week-end restent cependant celles où ce repas est le moins souvent sauté. Dans la majorité des cas, le petit-déjeuner en semaine est pris au domicile (97 % des enfants et des adultes et 94 % des adolescents).
En semaine, les horaires de prise sont relativement concentrés : 75 % des personnes ont mangé avant 9h. Cependant, le petit-déjeuner reste le repas dont la plage horaire est la plus étendue, notamment en raison de la diversité des horaires de travail et de scolarité. Cette diversité participe également à l’augmentation, entre 2003 et 2010, de la part des petits-déjeuners pris seuls (de 20 % à 24 %, de 51 % à 60 % et de 53 % à 59 % respectivement chez les enfants, les adolescents et les adultes). Cette solitude est accentuée à Paris et dans les milieux aisés. Le week-end, en revanche, les petits-déjeuners durent plus longtemps et sont plus conviviaux.
La composition du petit-déjeuner a également évolué. En effet, ce repas est devenu plus copieux (augmentation de la part dans les apports énergétiques totaux pour atteindre plus de 20 % des apports chez les 30-59 ans) mais le modèle dit « complet » (céréales, fruit ou jus de fruit et produit laitier) est moins fréquent, entre autres à cause des effets de la crise économique. Chez les enfants et les adolescents, par exemple, la consommation d’ultra frais laitiers, de viennoiseries et de céréales diminue.
Enfin, chez les enfants et les adolescents, le manque de petit-déjeuner ne conduit pas à une compensation par un encas matinal, mais ils mangent un peu plus au cours des repas suivants. À l’inverse, les adultes qui ne mangent pas le matin ont tendance à avoir des encas plus caloriques que ceux ayant pris un petit-déjeuner, sans pour autant que cela ne compense la part énergétique de ce dernier.
Ce qu’il faut retenir
En raison de la modification des habitudes de vie et de la crise économique, le petit-déjeuner est en perte de vitesse en France. Ainsi, certains enfants et adolescents ne mangent rien entre le repas du soir et le déjeuner du lendemain. Afin d’améliorer les capacités intellectuelles des enfants, il pourrait donc être nécessaire de réaliser des campagnes de sensibilisation sur l’importance d’une prise alimentaire matinale.
*CREDOC : Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie
**CCAF : enquête du CREDOC sur les Comportements et les Consommations Alimentaires en France
Pour plus d’informations sur le petit-déjeuner, se référer aux articles « Recommandations pour l’équilibre alimentaire » et « Petit déjeuner continental, des effets santé ? » sur le site Nestlé Nutri Pro®.
Hebel P. Consommation et modes de vie. Le petit-déjeuner en perte de vitesse. CRÉDOC – Avril 2013.
Date de publication : 15/07/2013