La prévention de l’obésité infantile constitue un enjeu de santé majeur en France. Outre les recommandations fournies aux médecins par la Haute Autorité de santé, des actions sont mises en œuvre par diverses associations. Le programme Vivons en forme, coordonné par l’association FLVS, en constitue un exemple pertinent. Lancé en 2005, il permet aujourd’hui d’identifier les interventions susceptibles d’impacter l’évolution du surpoids et de l’obésité chez les enfants.
Les résultats du programme « Vivons en forme », destiné à prévenir l’obésité chez l’enfant, sont disponibles pour 5 villes : un recul de l’obésité y est retrouvé, même dans les zones défavorisées.
Le programme "Vivons en forme" : qu’est-ce que c’est ?
« Vivons en forme » est un programme de prévention santé porté par l’Association FLVS. Son objectif est de prévenir l'obésité chez l'enfant, garantir la santé et le bien-être de tous et contribuer à réduire les inégalités sociales de santé en matière d'alimentation et d'activité physique. Ce programme est basé sur des interventions concrètes de terrain et sur la mobilisation des acteurs qui accompagnent les enfants au quotidien dans les villes concernées (école, périscolaire, restauration scolaire, associations sportives ou de loisirs…).
Pour mesurer l’impact de ces interventions sur le surpoids et l’obésité, des relevés poids-taille des enfants ont été effectuées de manière indépendante, grâce à une collaboration avec la médecine scolaire et les infirmières scolaires.
Le suivi régulier de l’évolution de la corpulence de l’enfant est l’un des principaux moyens visant à prévenir l’obésité infantile. Pour cela, les professionnels de santé et les intervenants se basent entre autres sur le calcul de l’IMC. Cet indicateur et les courbes de référence permettent d’identifier les risques de développer une forme de surpoids ou d’obésité.
La prévention de l’obésité infantile vise à réduire les risques de développer une obésité sévère à l’âge adulte. Par conséquent, cela contribue à limiter les conséquences qu'entraîne cette pathologie sur le quotidien des patients. Le surpoids et les différentes formes d’obésité impactent la santé et le bien-être psychologique des personnes souffrant de ces maladies.
Prévention de l’obésité infantile et programme "Vivons en forme" : des résultats encourageants
Des résultats sont aujourd’hui disponibles dans 5 villes. Ils montrent une diminution de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants de la tranche d'âge maternelle-CM2, y compris dans les quartiers classés en zones d’éducation prioritaire (ZEP).
Voici les données d’évolution de la prévalence du surpoids et de l’obésité des enfants :
- Vitré : la prévalence est passée de 10,44 % (139/1332) en 2005 à 8,28 % (116/1401) en 2008, soit une baisse de 2,16 points (-21 %). Taux de chômage : 10,2 %.
- Royan : la prévalence diminue également, passant de 17,32 % (182/1051) en 2005 à 12,47 % (13/906) en 2014, soit une baisse de 4,85 points (-28 %). Taux de chômage : 17,4 %.
- Meyzieu : la diminution est encore plus forte avec une prévalence de 27,58 % (95/330) en 2005 et de 13,57 % (49/361) en 2014, soit une baisse de 14,01 points (-51 %). Taux de chômage : 11,5 %.
- Saint-Quentin : on note une baisse entre 2008 (22,63 %, 853/3769) et 2013 (22,26 %, 800/3594), soit 0,37 point (-1,6 %). Taux de chômage : 22,5 %.
- Douchy-les-Mines : la prévalence est passée de 30,13 % (207/687) en 2008 à 26,07 % (220/844) en 2014, soit une baisse de 4,06 points (-13,5 %). Taux de chômage : 23,9 %.
Cette baisse reste plus importante dans les villes où le taux de chômage est moins important (Vitré, Royan, Meyzieu), mais elle est notable également dans des zones moins favorisées. Dans la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, dans la ville de Douchy-les-Mines, la prévalence du surpoids et de l’obésité des enfants a diminué entre 2008 et 2014, passant de 30,13 % à 26,07 %, soit une baisse de 13,5 %. A Saint-Quentin, la prévalence sur l’ensemble de la ville est stable, mais tend à baisser entre 2007 et 2013 dans les zones d’éducation prioritaire (de 25,55 % en 2007 à 24,48 % en 2013).
La diminution de la prévalence de l’obésité infantile se poursuit dans les 5 villes concernées par le programme. Des chiffres plus récents, arrêtés en 2015, confirment cette tendance :
- À Vitré, les mesures indiquent une baisse de 17 % de l’obésité et du surpoids sur une période de 11 ans.
- À Royan, la baisse représente 40 % sur dix années.
- À Meyzieu, les chiffres sont d’autant plus parlants avec 48 % de baisse des cas de surpoids et d’obésité infantile en 11 ans.
- Saint-Quentin enregistre une diminution plus faible de 6,6 % en 8 ans.
- À Douchy-les-Mines, les chiffres démontrent une baisse de 13 % des cas d’obésité et de surpoids en 8 ans.
Des données sont également disponibles pour une sixième ville participant au programme VIF. Saint-André-Lez-Lille se distingue par ses résultats positifs avec une baisse de la prévalence de l’obésité infantile et du surpoids de 40,5 % entre 2008 et 2015(1).
Ce qu’il faut retenir sur la prévention de l’obésité infantile
Les programmes d’intervention sur la prévention du surpoids et de l’obésité des enfants peuvent contribuer à en diminuer la prévalence, même dans les zones défavorisées.
Les actions menées dans chacune des villes participantes ciblaient des enfants des niveaux maternelle et élémentaire. Cela a permis de mettre en valeur l’efficacité des mesures mises en place pour réduire les risques de surpoids chez les enfants.
Selon les résultats obtenus, la proportion d’enfants en surpoids ou en obésité âgés de 3 à 11 ans diminue de façon considérable. Cela concerne également les jeunes scolarisés dans les quartiers classés "zone d’éducation prioritaire".
Or, de récentes études laissent apparaître une hausse du surpoids et de l’obésité infantile chez les jeunes issus de classes populaires(2). Cela concerne l’ensemble du territoire.
Ces données viennent ainsi confirmer l’efficacité des actions mises en œuvre dans les villes du programme VIF. Elles encouragent notamment l’association à poursuivre ses démarches et à orienter ses actions vers les publics les plus vulnérables.
Programme Vivons en forme, Conseil économique, social et environnemental. « Oui, l’obésité infantile peut reculer, même au sein des populations en vulnérabilité sociale. Des chiffres inédits obtenus dans des villes du programme Vivons en Forme ». Communiqué de presse du 12 décembre 2014.
Sources
(1) Mesures d’IMC – Surpoids et obésité | VIF® (vivonsenforme.org)
(2) "La santé des élèves de grande section de maternelle en 2013 : des inégalités sociales dès le plus jeune âge", paru le 16/06/2015 (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques)
Date de mise à jour : 01/12/2023