Près d’un parent sur deux d’un enfant en surpoids ou obèse nie le problème de poids de son enfant.
Cette étude menée auprès de familles comprenant un enfant en surpoids ou obèse montre que les parents évaluent généralement mal le statut pondéral de leur enfant.
Les parents jouent un rôle capital dans le contrôle du poids de leur enfant par l’influence qu’ils ont sur les repas de leur enfant, sur le temps passé devant la TV, sur leur activité physique, etc. Et pour que les parents s’impliquent avec succès dans la prise en charge du surpoids de leur enfant, il faut tout d’abord qu’ils aient conscience de ce problème de poids.
Une équipe néerlandaise a voulu analyser les liens entre la perception qu’ont les parents du poids de leur enfant et leur volonté d’aider leur enfant à perdre du poids.
Pour cela, ils se sont penchés sur une population de 630 enfants en surpoids et 153 enfants obèses. Les enfants étaient âgés en moyenne de 5 ans et leurs parents de 36 ans. 88,5% des parents interrogés étaient les mères et 48% présentaient eux-mêmes un surpoids.
Cadre et objectifs de l’étude sur l’obésité infantile
Le poids et la taille des enfants ont été mesurés. Et des questionnaires ont été distribués aux familles pour évaluer :
- la perception par les parents du poids de leur enfant (« Le poids de votre enfant est-il plus élevé ou moins élevé que celui d’enfants du même sexe et de même taille ? »)
- les facteurs éventuellement liés à la mauvaise perception des parents : âge sexe et IMC de l’enfant, âge et niveau d’éducation des parents…
- la volonté des parents d’améliorer les comportements de leur enfant dans le cadre de son surpoids ou de son obésité (« Dans les 6 mois qui viennent, avez-vous l’intention de faire jouer davantage votre enfant à l’extérieur ? de lui donner un petit-déjeuner ? de lui donner moins de boissons sucrées ? » …)
- l’engagement actuel de l’enfant dans des comportements visant à prévenir le surpoids (temps passé à jouer dehors, nombre de petits-déjeuners dans la semaine, consommation de boissons sucrées, temps passé devant la TV)
Conclusions de l’étude sur l’obésité infantile
L’étude montre qu’en moyenne 44,4% des parents ont une mauvaise perception du statut pondéral de leur enfant (cette proportion varie selon le poids de l’enfant et concerne 50,6% des parents d’enfants en surpoids et 19% des parents obèses). Le risque était plus élevé chez les enfants de faible IMC, lorsque le père renseignait le poids de l’enfant et lorsque le père ou la mère venait d’un pays étranger ou était de faible niveau d’éducation. Les parents en surpoids ou obèses avaient tendance à moins bien évaluer le statut pondéral de leur enfant que les autres parents.
42,5% des parents ont exprimé leur intention de motiver leur enfant à jouer davantage à l’extérieur, 34% de leur donner un petit-déjeuner quotidien, 36% de limiter leur consommation de boissons sucrées et 51% de diminuer leur temps passé devant la TV. La mauvaise perception du statut pondéral n’a été associée à aucun de ces facteurs.
Les résultats ont également montré que le comportement d’une partie des enfants était compatible avec les recommandations néerlandaises et américaines : 93,8% répondaient aux critères relatifs au temps passé à jouer à l’extérieur, ce pourcentage était de 88,4% pour les petits-déjeuners quotidiens, 72,6% pour le temps passé à regarder la TV et 32,7% pour la consommation de boissons sucrées.
Ce qu’il faut retenir sur la perception de l’obésité infantile chez les parents
Près d’un parent d’enfant obèse ou en surpoids sur deux estime mal le statut pondéral de son enfant. Certains facteurs semblent être associés à cette mauvaise perception : le faible IMC de l’enfant, le report du poids de l’enfant par le père, l’origine étrangère, le faible niveau d’éducation. Pourtant une perception correcte du statut pondéral de l’enfant est la première étape de la prise en charge du surpoids ou de l’obésité.
Remmers T et al. Correlates of Parental Misperception of Their Child’s Weight Status: The ‘Be Active, Eat Right’ Study. PLoS One, 2014 ;9 (2) : e88931.
Date de publication : 25/03/2014