Achats alimentaires durables & motivations

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La cohorte NutriNet-Santé nous éclaire et identifie les plus motivés d’entre nous.

Des changements drastiques de régime alimentaire sont nécessaires pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Si les consommateurs semblent au fait des questions de durabilité, ils ne les traduisent pas systématiquement en comportements d’achats durables.

Une analyse longitudinale de la cohorte NutriNet-Santé a été réalisée pour identifier des clusters de changements alimentaires dans le temps et lister les motivations d’achats alimentaires durables. Ainsi 13 292 personnes ont rempli un questionnaire de fréquence alimentaire en 2014 et en 2018 ainsi qu’un questionnaire validé sur les motivations d’achat alimentaires en 2013. Six clusters de changement de régime alimentaire ont été identifiés dont trois présentaient des motivations différentes de la moyenne.

Les participants ayant les motivations d’achat alimentaires les plus durables (éthique et environnement ; production locale et traditionnelle, absence de contaminants, évitement pour des raisons environnementales) présentaient une alimentation plus durable en 2014 et ce critère s’améliorait dans le temps (augmentation de la consommation d’aliments végétaux sains et de produits biologiques). Il s’agissait plus souvent de femmes ou de jeunes ou de diplômés. Les participants du cluster ayant les plus faibles motivations durables avaient un régime alimentaire plutôt non durable mais ont nettement amélioré leur régime en 2018. Enfin, les participants ayant des motivations d’achat fortement liées au prix, à l’innovation et à la praticité ont montré une dégradation de la qualité de leur alimentation au fil du temps. Ce groupe comptait la plus grande proportion d’hommes, de personnes moins diplômées et de personnes de plus de 65 ans.

Ces données indiquent que certains groupes de population sont sensibles aux choix alimentaires durables et tendent vers une alimentation durable tandis que d’autres aux caractéristiques sociodémographiques spécifiques, ne montrent pas de sensibilité à l’alimentation durable. Il est donc essentiel de cibler ces dernières catégories de la population pour les sensibiliser à une transition alimentaire durable.