Sommaire

Il est devenu classique de dire que consommer des fruits et légumes est un facteur de protection des cancers. Qu’en est-il pour le cancer colorectal ?

Protocole


452 755 personnes ont été interrogées (131 985 femmes et 320 770 hommes) dans le cadre de l’ « European Prospective Investigation into Cancer and nutrition » (EPIC) qui s’est déroulée entre 1992 et 2000. La consommation des fruits et légumes a été appréciée sur le déclaratif des personnes enquêtées. 
L’incidence sur le risque de survenue des cancers colorectaux a été notée en 2006. Les résultats ont été traités par la méthode statistique des « risques multivariés » pour éliminer les facteurs confondants que constituent les autres risques associés.

Résultats


Après un suivi moyen de 8,8 années, 2 819 cas de cancers colorectaux ont été diagnostiqués.
Quel est l’impact de la consommation de légumes et de fruits en fonction des quintiles (Q) de quantités ingérées ?

Consommation de légumes et de fruits

 

Q 1

< 221 g/j

Q2

221-326 g/j

Q3

327-441 g/j

Q4

442-603 g/j

Q5

> 603 g/j

p

Colorectal

1,00

0,98

0,95

0,94

0,86

0,04

Colon

1,00

0,89

0,85

0,82

0,76

   < 0,01

Rectum

1,00

1,17

1,13

1,20

1,09

0,67

 

Consommation de légumes

 

Q 1

< 95 g/j

Q2

95-140 g/j

Q3

 141-197g/j

 

Q4

198-284 g/j

Q5

> 284 g/j

p

Colorectal

1,00

0,97

1,01

0,99

0,92

0,27

Colon

1,00

0,94

0,97

0,95

0,85

0,11

Rectum

1,00

1,02

1,08

1,06

1,04

0,80

 

Consommation de fruits

 

Q 1

< 93 g/j

Q2

93-156 g/j

Q3

 157-235 g/j

Q4

236-342 g/j

Q5

> 342 g/j

p

Colorectal

1,00

0,92

0,89

0,93

0,88

0,15

Colon

1,00

0,96

0,84

0,90

0,84

0,07

Rectum

1,00

0,87

0,98

0,97

0,96

0,92

 

Commentaires


Cette étude montre qu’on ne peut pas se contenter de conseiller uniquement la consommation « d’au moins 5 fruits et légumes par jour », d’autant plus que la consommation de légumes ou et de fruits seuls n’est pas significative. Dans le domaine de prévention de type "alimentation cancer colon" du cancer colo-rectal du moins, il convient de consommer au moins 600 g de fruits et légumes par jour pour obtenir une diminution du risque d’environ 16 %. A une moindre consommation, l’effet est minime, voire nul.

Conclusion


Ce travail montre que la consommation de fruits et légumes est bien associée avec la réduction de fréquence des cancers colorectaux. L’effet est plus net pour le cancer colique.

Reste à expliquer le mécanisme physiopathologique. Est-ce dû aux fibres ou aux anti-oxydants ? Une corrélation n’est notée pour les fibres que dans le cancer du colon et uniquement pour le quintile supérieur de consommation avec un risque relatif à 0,90 (IC 95% : 0,72-1,12 ; p< 0,44), l’action des anti-oxydants semble donc prépondérante.

Le travail fait aussi la distinction, selon les sujets : non-fumeurs, fumeurs occasionnels ou fumeurs réguliers. Chez les fumeurs quotidiens, la protection des fruits et légumes disparaît.

 

FJB van Duijnhoven, E. Riboli et al. Fruit, vegetables, and colorectal cancer risk: the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition. Am J Clin Nutr 2009; 89; 1441-52

 

Date de publication: 10/12/2012

S'ABONNER À LA NEWSLETTER

Enrichissez et actualisez vos connaissances sur la Nutrition en vous inscrivant à la Newsletter Nestlé Nutri Pro®.

newsletter