La consommation de fruits et légumes peut-elle limiter la prise de poids et plus particulièrement chez ceux qui arrêtent de fumer ?
Objectif de l’étude
Evaluer la relation entre la consommation de fruits et légumes et l’évolution du poids lors d’une étude prospective à grande échelle pendant un suivi moyen de 6,5 ans.
Protocole
Suivi de 82 432 personnes provenant de 6 cohortes de 5 pays d’Europe (Danemark, Allemagne, Angleterre, Italie, Pays Bas - 2 cohortes) dans le cadre du projet DiOGenes (Diet, Obesity and Genes). La consommation de fruits et légumes est évaluée via des questionnaires et comparée à la consommation moyenne du pays. Les protocoles de mesure de poids diffèrent entre chaque pays (mesure au lieu d’examen avec ou sans vêtements ou par questionnaire). Les covariables associées pour l’interprétation des résultats sont : l’activité physique (de loisirs et professionnelle), la consommation de tabac et d’alcool, le niveau d’étude, le statut hormonal des femmes, les pathologies associées et l’apport énergétique total.
Trois modèles statistiques sont utilisés pour l’interprétation des résultats.
Résultats
Les résultats sont concordants entre les 3 modèles statistiques.
La consommation moyenne de fruits et légumes est de 324 grammes /jour pour les hommes et de 377 g/j pour les femmes.
Au fil des 6,5 années de suivi, il existe une prise de poids moyenne de 330 g/an, qui se répartit comme suit : 23 % ont une prise de poids mineure (entre 500 g et 1 kg/an), 15 % ont une prise de poids majeure (> 1kg/an), 11 % ont une perte de poids (> 500g/an), et 51 % ont un poids stable (+/- 500g).
Les personnes qui arrêtent de fumer prennent plus de poids, soit en moyenne 750 grammes/an.
Pour chaque tranche de 100 g de fruits et légumes consommés par jour, on observe un ralentissement de la prise de poids de 14 grammes/an.
La différence est plus importante pour ceux qui ont arrêté de fumer pendant l’étude, le ralentissement est alors de 37 g/an.
Conclusion
La consommation de fruits et légumes est significativement, bien que faiblement, reliée à un ralentissement de la prise de poids, indépendamment du reste des autres facteurs diététiques.
Ce ralentissement est plus marqué chez les personnes qui arrêtent de fumer. Comme il s’agit d’un groupe très à risque de prise de poids, il peut être intéressant de développer cet axe dans la prise en charge d’un sevrage tabagique.
Augmenter la consommation de fruits et légumes reste une priorité pour les professionnels de santé. Outre la majoration de l’apport en polyphénols et vitamines, on peut en aussi valoriser leur contribution à la perte de poids, ce qui peut être une motivation supplémentaire pour atteindre les 5 portions par jour.
B.Buijsse et al., Fruit and vegetable intakes and subsequent changes in body weight in European populations: results from the project on Diet, Obesity, and Genes (DiOGenes). Am J Clin Nutr 2009; 90: 202-9
Date de publication: 10/12/2012