Lorsque les enfants aident leurs parents à faire la cuisine, ils sont davantage susceptibles d’apprécier les légumes.+
Une étude suisse a réuni 47 paires « enfant-parent », invitées à venir, une par une, préparer et déguster un déjeuner. Celui-ci était composé de pâtes au poulet et au chou-fleur accompagnées d’une salade composée. Pour celle-ci, les parents et les enfants avaient le choix parmi 3 ingrédients : poivron, concombre et laitue. Chaque paire « enfant-parent » pouvait choisir la quantité de nourriture à cuisiner.
Les enfants (23 garçons et 24 filles), âgés de 6 à 10 ans, ont été répartis en deux groupes : 25 dans le groupe d’étude et 22 dans le groupe contrôle. Les parents étaient majoritairement représentés par les mères (40 vs 7). Dans le groupe d’étude, les parents cuisinaient avec leur enfant tandis que dans le groupe contrôle, les parents cuisinaient seuls, les enfants étant présents dans la cuisine, mais occupés à autre chose. Une fois le repas cuisiné, un investigateur préparait les assiettes de façon à servir environ 170 g de chou-fleur, 100 g de pâtes et 120 g de poulet à chaque enfant. La taille des portions de salade était, elle, décidée par les parents et les enfants lors de la préparation des repas.
L’équipe de recherche a étudié le contenu des assiettes avant et après le repas, et s’est penchée sur les émotions de l’enfant via un questionnaire présenté avant, pendant et après le repas. Le comportement des parents et des enfants était également consigné : durée de la préparation, temps de lecture du livre de cuisine, encouragements verbaux, etc.
Par rapport au groupe contrôle, les enfants du groupe d’étude consommaient significativement plus de salade composée (96,4 g vs 54,8 g, soit +76,1%, p=0,008), plus de poulet (102,5 g vs 80,7 g, soit +27%, p=0,025) et avaient un apport calorique supérieur (431,4 kcal vs 346,8 kcal, p=0 ,007).
Des tendances sont apparues entre les garçons et les filles. Comparativement au groupe contrôle, les garçons du groupe d’étude consommaient plus de salade composée (112 g vs 50 g, p=0,15) et absorbaient plus de calories (443 kcal vs 349 kcal, p=0,77) alors que chez les filles, les différences portaient sur la consommation de chou-fleur (125 g vs 72 g, p=0,014), de poulet (102 g vs 81g, p=0,083) et sur les calories (419 kcal vs 345 kcal, p=0,051). L’âge semblait également influencer les résultats : les jeunes enfants (entre 6 et 8 ans) consommaient plus de salade composée dans le groupe d’étude (81 g vs 46 g, p=0,079) tandis que les enfants plus âgés avaient davantage mangé de pâtes (92 g vs 76 g, p=0,091) et de poulet (108 g vs 68 g, p=0,006) pour un apport calorique supérieur (459 vs 313, p=0,004).
Les chercheurs ont noté que les enfants qui avaient passé davantage de temps à aider leurs parents à cuisiner appréciaient mieux leur repas (p=0,07). Ceux qui avaient passé plus de temps à préparer le chou-fleur et la salade composée les appréciaient davantage (respectivement p=0,05 et p=0,08).
Ce qu’il faut retenir
Impliquer les enfants dans la préparation des repas pourrait favoriser une meilleure éducation nutritionnelle et les aider à consommer davantage de légumes.
Van der Horst K, Ferrage A, Rytz A. Involving children in meal preparation. Effects on food intake. Appetite, 2014 ; 79 :18-24
Date de publication : 10/07/2014