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Les préoccupations environnementales et de santé ainsi que la hausse des prix devraient marquer nos choix alimentaires, selon une analyse de Pascale Hébel.

Pascale Hébel, directrice du pôle consommation du Credoc est partie des enseignements des enquêtes CCAF qu’elle a menée depuis de nombreuses années pour imaginer les attentes des consommateurs en 2040. Un message lancé au secteur agricole qui prend encore trop rarement en compte les désirs et attentes des consommateurs.

Elle rappelle qu’aujourd’hui seule la moitié des Français a accès à l’alimentation qu’elle désire (48 % en 2021 contre 63 % en 2013). En cause, un budget alimentaire contraint par le poids croissant des autres postes de dépense comme celui du logement (30 % en 2020 contre 11 % en 1960). Et l’envie de consommer bio est probablement une autre raison. Des produits jugés trop chers. Les plus modestes et les jeunes souffrent le plus de ces contraintes et les hausses des prix de l’énergie et du gaz risquent de peser encore d’avantage sur leur budget.

Les principales attentes des jeunes sont environnementales : 36 % se disent préoccupés par la dégradation de l’environnement en 2021 contre 16 % en 2008. Leurs choix alimentaires seront donc probablement influencés par ces préoccupations. Ils devraient attendre des produits locaux, de saison, issus de circuit court. L’épidémie de Covid aura pu les rendre réfractaires à la mondialisation et plus sensibles à la juste rémunération des producteurs et agriculteurs. Elle aura probablement intensifié la prise de conscience de l’importance d’une alimentation équilibrée, poursuivant la baisse de la consommation de viande, amorcée depuis 10 ans, et la hausse de celle des fruits et légumes. Les confinements ont marqué des ruptures dans les comportements et pourraient accentuer la tendance observée depuis 15 ans à la reprise en main de son alimentation via le retour en cuisine.

La question climatique sera toujours d’actualité car même si l’impact moyen du régime alimentaire sur les gaz à effet de serre a diminué en 10 ans (baisse de 14 %) les objectifs fixés par la Commission Européenne ne seront pas atteints en 2030 (baisse de 55 % visée). Les politiques publiques souhaitant accélérer les transitions alimentaires devront prendre en compte les capacités d’adaptation des consommateurs, les difficultés d’accès à une alimentation plus durable ainsi que son acceptabilité.

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Source : [Agriculture 2040] 4. Comment mangerons-nous en 2040 ? Revue Sésame INRAe du 9 Nov 2021. https://revue-sesame-inrae.fr/

C. Costa
© Société Française de Nutrition. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Date de publication : 16/03/2022

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