La prévalence des principales manifestations allergiques (eczéma, rhume des foins, asthme) est en augmentation constante depuis 1964 (Devenny A., 2004). L’eczéma, aussi appelé dermatite atopique, a triplé au cours de ces 15 dernières années.
L’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) est l’allergie au lait la plus fréquente. Elle est la 3ème cause d’allergie alimentaire chez l’enfant (8 %). Très souvent, il s’agit de la première étape de la "marche allergique".
Définition de l'allergie aux protéines de lait de vache
L’allergie aux protéines de lait de vache est une allergie alimentaire. Il faut la distinguer de l’intolérance au lactose, qui se caractérise par une insuffisance digestive liée au lactose(1). L’allergie aux protéines de lait de vache, quant à elle, se manifeste lorsque l’organisme se trouve exposé aux protéines présentes dans le lait de vache. Très souvent, cette réaction allergique se déclare également au contact de protéines présentes dans le lait de chèvre, de brebis ou encore de jument. L’allergie aux protéines de lait de vache se caractérise par une inflammation de la peau et/ou de l’intestin(2).
Les symptômes de l'APLV
Les symptômes de l’allergie aux protéines de lait de vache sont variés. Ils peuvent être cutanés, et se manifester sous forme de démangeaisons, de type eczéma (dans 5 à 90 % des cas), érythème, urticaire, ou encore angio-œdème. Dans 32 à 60 % des cas, les symptômes concernent le système digestif, et se traduisent par un gonflement des muqueuses, des nausées, des vomissements, de fortes douleurs abdominales, ainsi que des diarrhées aiguës. Lorsque le système respiratoire est touché, les symptômes de l’APLV se manifestent par des rhinites, des crises d’asthme, voire des conjonctivites(3). Enfin, dans les cas les plus graves, l’allergie aux protéines de lait de vache peut aussi entraîner un choc anaphylactique (dans 0,8 à 9 % des cas).
L'allergie aux protéines de lait de vache chez le bébé
De manière générale, l’APLV touche davantage les nourrissons. Dans la majorité des cas, durant la première année de vie, ainsi que chez les enfants âgés de moins de 3 ans. Les symptômes apparaissent en moyenne 1 à 2 jours après l’exposition de l’organisme à la protéine.
À ce titre, et en ce qui concerne les réactions cutanées, environ un tiers des enfants souffrant de dermatite atopique se sont avérés être allergiques aux protéines de lait de vache. À l’inverse, 40 à 50 % des enfants de moins d’un an souffrant d’APLV avaient aussi des symptômes de dermatite atopique.
Dans la moitié des cas, une tolérance est ensuite développée dans les deux années qui suivent la déclaration des premiers symptômes. Les enfants ayant des réactions tardives deviennent en général tolérants plus rapidement que ceux qui ont une réaction immédiate.
Facteurs génétiques et environnementaux
On estime actuellement que les facteurs génétiques et environnementaux (pollution de l’air, théorie hygiéniste) expliqueraient environ 50 % des allergies que nous connaissons aujourd’hui. C’est pourquoi les antécédents familiaux représentent un facteur de risque non négligeable, sinon le plus important(4). À ce titre, l’existence d’une allergie (hors médicament ou de contact), même chez un seul parent, et/ou dans la fratrie, accroit considérablement le risque de développement d’une allergie à l’âge de 7 ans. Dans le cas où les deux parents connaissent des épisodes allergiques, il n’est pas rare que l’enfant soit lui aussi touché. Dans ce cas précis, l’allergie concerne environ un bébé sur cinq(1).
% nourrissons concernés | 70,7% | 29,3% | ||
23,1% | 8,7% | 3,8% | ||
Antécédents familiaux | Aucun | 1 parent allergique | Frère ou sœur allergique | 2 parents allergiques |
Risque d’allergie | 12% | 20% | 32% |
43% ou 72% si au moins une manifestation allergique commune aux deux parents |
Dans le cas où la maman ne pourrait pas, ou ne souhaiterait pas allaiter, l’utilisation d’un lait infantile hypoallergénique à l’efficacité prouvée permet de réduire le risque de dermatite atopique de 46 % à 12 mois et 33 % à l’âge de 10 ans(5). Toutefois, l’allaitement maternel est recommandé pendant les six premiers mois de vie de l’enfant(6). En effet, celui-ci favorise les mécanismes de tolérance orale, ainsi que la constitution d’une flore riche en bifidobactéries et en lactobacilles, dont la prédominance chez le jeune enfant protègerait contre le développement de l’allergie. Il contient également des AGPI-CL dont la présence pourrait influencer l’effet protecteur vis-à-vis de l’apparition de manifestations allergiques. Ainsi, environ un quart des nourrissons présente un risque accru de développer une allergie.
A retenir sur l'APLV
L’APLV est la troisième allergie alimentaire chez l’enfant, et représente environ 8 % des cas d’allergie.
En Europe, la prévalence de l’APLV avec confirmation de diagnostic est d’environ 1 % chez les enfants, contre 0,5 % chez l’adulte.
La prise en compte des antécédents allergiques familiaux est donc primordiale, et nécessaire, afin de réduire le risque d’allergie chez l’enfant. À défaut d’un allaitement maternel pendant les six premiers mois de vie du bébé, il est donc préconisé d’utiliser un lait infantile hypoallergénique à l’efficacité prouvée par des études cliniques. Une telle formule hypoallergénique permet de réduire le risque de dermatite atopique de 46 % à l’âge d’un an(5).
Sources
(1) https://www.mpedia.fr/art-aplv-allergie-proteines-lait-vache/
(2) https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/allergie-proteines-lait-…;
(3) https://www.mpedia.fr/art-aplv-allergie-proteines-lait-vache/
(4) https://www.msdmanuals.com/fr/professional/immunologie-troubles-allergi…;
(5) Von Berg A., Allergies in high-risk schoolchildren after early intervention with cow’s milk protein hydrolysates: 10-year results from the German Infant Nutritional Intervention (GINI) study, JACI, 2013
Kjellman N-I.M., Atopic disease in seven year-old children, Acta Paediatr. (Scand.), 1977;66, 465-71)
Chouraqui et al., Alimentation des premiers mois de vie et prevention de l’allergie, Arch Ped, 2008
Chouraqui JP., 2000
EFSA Journal, Scientific Opinion on the evaluation of allergenic foods and food ingredients for labelling purposes, 2014;12(11):3894
(6) https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/allergie-proteines-lait-…
Date de mise à jour : 01/12/2023