Pourquoi est-ce important de parler des portions avec ses patients ? Quels conseils leur donner pour les aider à mieux réguler les quantités ingérées ? Réponses du diététicien nutritionniste, Raphaël Gruman, qui nous livre ses astuces pratiques pour définir les bonnes portions.
Les portions : un point clé de l'équilibre alimentaire.
POURQUOI EST-CE IMPORTANT DE PARLER DE PORTIONS AVEC VOS PATIENTS ?
Les besoins nutritionnels évoluent selon certains paramètres : l’âge, le sexe, l’activité physique. Il est donc important d’adapter les quantités en conséquence notamment pour les enfants qui doivent consommer des quantités moins importantes. Pour un enfant, sur un plat salé, ce serait seulement 2/3 de la portion d’un adulte et sur un plat sucré, seulement la moitié. Aujourd’hui, on constate une perte de repères de consommation due à un défaut de perception. La taille de la vaisselle a notamment augmenté.
Alors qu'en 1960 les assiettes faisaient seulement 18 cm de diamètre, aujourd’hui elles en font 24. Il en est de même pour les verres, un verre à l’époque faisait 12 cl et aujourd’hui en fait 18. Par ailleurs, les gens ont tendance à finir leur assiette, ce qui peut provoquer une augmentation des portions consommées et donc un risque de surpoids.
QUELS CONSEILS DONNER AUX PATIENTS POUR LES AIDER À MIEUX RÉGULER LES PORTIONS ?
Ce qui est très important, c’est de jouer sur la perception. Pour surtout garder un plaisir de consommer sans augmenter les quantités. On peut déjà jouer sur la taille des contenants. Notamment au niveau des assiettes en préférant des petites assiettes ou à bords larges. Pour les verres on peut également jouer sur la taille, en préférant des verres fins et hauts. On peut également adapter la présentation des contenus. Sur une pièce de viande ou une pomme de terre, il est préférable de les couper en petits morceaux pour avoir une sensation de volume plus important au niveau de l’assiette.
UNE ASTUCE PRATIQUE POUR DEFINIR LA BONNE PORTION ?
Dans le cadre d’un repas classique avec une entrée, un plat et un dessert, moi j’ai l’habitude de donner à mes patients un repère de consommation pour la taille des portions : c’est l’utilisation de sa main. Que ce soit pour les adultes ou les enfants. Pour la viande par exemple, on prend l’équivalent de la paume de la main et de l’épaisseur du petit doigt. Pour les féculents, comme le riz, les pâtes, les pommes de terre, les lentilles, quand on parle d’aliments cuits : c’est l’équivalent de la grosseur d’un poing. Et enfin pour les légumes, c’est au moins l’équivalent du creux des deux mains.
EN BREF...
Trouver les portions adaptées à chacun est une des clés de l’équilibre alimentaire. Pour garder le plaisir, on peut jouer sur la perception : en adaptant la taille des assiettes ou la présentation des aliments et en utilisant sa main comme repère visuel. D’ailleurs, selon une étude récente*, la présentation de petites quantités d’aliments permet de recalibrer la perception et ainsi de réduire les quantités consommées.
*Mc Clain, van den Bos, Matheson, Desai, McClureand Robinson, 2013.