Sommaire

La masse osseuse augmente pendant la croissance jusqu’à atteindre un pic, la masse osseuse maximale. Chez l’homme, elle se maintient environ 20 ans avant de diminuer de 0,5 à 1 % par an. 1 Chez la femme, l’étape de la ménopause marque le début de la détérioration du tissu osseux au rythme de 1 à 2 % de pertes par an pendant 8 à 10 ans, en raison de la privation hormonale post-ménopausique (les estrogènes contrôlent le remodelage osseux en diminuant la résorption osseuse et en augmentant l’ostéoformation). 1 C’est pour cela que l’ostéoporose touche majoritairement les femmes. En France, l’enquête INSTANT a permis d’établir la prévalence de l’ostéoporose diagnostiquée à 9,7 % chez les femmes de plus de 45 ans. 2

En 2013, en France, 177 000 patients de plus de 50 ans ont été hospitalisés pour une fracture ostéoporotique (tous sites anatomiques confondus), en majorité des femmes (3 femmes pour 1 homme), et des patients âgés (2/3 des cas avaient plus de 70 ans). 3

Au-delà du retentissement sur la qualité de vie, certaines fractures dites sévères (fémur, vertèbres, pelvis, bassin…) sont associées à un excès de mortalité, notamment à cause du risque de refractures. 2

1. Nutrition : un rôle clé dans le maintien de la santé osseuse 4,5

La nutrition joue un rôle important dans la prévention et le traitement de l’ostéoporose. En 2023, le Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses (GRIO) et la Société française de rhumatologie (SFR) ont élaboré les premières recommandations nutritionnelles françaises concernant la prévention et le traitement de l’ostéoporose. 

À RECOMMANDER 

  • Régime méditerranéen 4

Le régime méditerranéen traditionnel se compose principalement de fruits et légumes, de légumineuses, de céréales et d'huile d'olive. Il comprend des produits laitiers, le plus souvent fermentés, consommés quotidiennement (1-2 fois par jour), du poisson (> 2 fois par semaine) et de la viande (occasionnellement). 

Résultats observés dans les publications disponibles lors de l’élaboration des recommandations 4
Le régime méditerranéen est associé à une meilleure santé osseuse :

  • Association positive entre une adhésion au régime méditerranéen et la diminution du risque de fracture de la hanche. 
  • À titre d’exemple, dans une méta-analyse menée sur plus de 300 000 participants, une forte adhésion au régime méditerranéen (vs adhésion faible) a entrainé une diminution de 21 % du risque de fracture de la hanche. Dans cette même étude, une association positive a été démontrée entre adhésion au régime méditerranéen et la densité minérale osseuse au rachis lombaire, au col fémoral et à la hanche totale.
  • Augmentation des apports en calcium 4,5

Le calcium est le minéral le plus abondant de l’organisme et se trouve principalement dans le squelette qui contient 99 % du calcium corporel. Le calcium joue un rôle clé dans la minéralisation et la structure du squelette et est nécessaire à de nombreuses fonctions biologiques. 5

Les besoins journaliers en calcium varient en fonction de l’âge. Chez l’adulte, à partir de 25 ans, l’ANSES préconise un apport en calcium de 950 mg/jour. 5

Les produits laitiers sont riches en calcium et ont une meilleure biodisponibilité que d'autres sources de calcium. Les recommandations préconisent la consommation de deux à trois produits laitiers journaliers, ce qui permet un apport en calcium d’environ 1g/j. 4

Résultats observés dans les publications disponibles lors de l’élaboration des recommandations 4

  • Association positive ou une absence d’association entre la consommation de produits laitiers et la diminution du risque de fractures. 
  • Chez le patient âgé, une récente étude interventionnelle en établissement de santé a constaté une réduction de 33 % de l'incidence de fractures, de 46 % des fractures de hanche et de 11 % des chutes dans les établissements ayant augmenté le nombre de produits laitiers dans le régime des résidents de 2 à 3,5 par jour en moyenne.
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  • Consommer suffisamment de protéines 4

Environ un tiers de la masse osseuse est constituée de protéines, qui forment la structure de la matrice organique des os et contribuent à la fonction du tissu osseux. Optimiser l'apport en protéines est donc indispensable pour l'acquisition et la conservation de la masse osseuse. 

Dans la prévention ou la prise en charge de l’ostéoporose après la ménopause et chez les personnes âgées, l’apport préconisé en protéines est de 1 à 1,2 g/kg/j, en privilégiant si possible les protéines de haute qualité : produits laitiers, viande, poisson, œufs, soja.

Résultats observés dans les publications disponibles lors de l’élaboration des recommandations 4

  • Effet protecteur des protéines sur la densité minérale osseuse au niveau du rachis lombaire. 
  • En ce qui concerne les fractures, une étude réalisée chez les patients âgés a montré que des apports protéiques optimaux étaient associés à une diminution de 11 à 16 % du risque de fracture de la hanche. Il est à noter que ces effets bénéfiques ne s’observent que si la consommation de protéines est associée à des apports en calcium et en vitamine D optimaux.

À ÉVITER

  • Régime occidental déséquilibré 4

Le régime occidental  est caractérisé par un apport important en viande rouge, aliments raffinés, boissons sucrées et aliments transformés. Il est carencé en fruits, légumes, poissons et produits laitiers.

Résultats observés dans les publications disponibles lors de l’élaboration des recommandations 4

  • Régime occidental associé à une baisse de la densité minérale osseuse et à un risque de fracture plus élevé que le régime méditerranéen.
  • Régime hypocalorique 4

L'objectif des régimes amaigrissants est de provoquer une perte de poids en diminuant les apports caloriques quotidiens. D'une manière générale, une perte de poids de 10 % entraîne une perte de masse osseuse de 2 %. 

Résultats observés dans les publications disponibles lors de l’élaboration des recommandations 4

  • Chez les patients non obèses, la restriction calorique prolongée a entrainé une perte de masse osseuse significative au niveau du rachis lombaire, du col du fémur et de la hanche.

En raison des effets néfastes sur la masse osseuse, voire sur le risque de fracture, les régimes hypocaloriques sont déconseillés en dehors d’une situation de surpoids ou d’obésité.

  • Consommation quotidienne de sodas ou d’alcool 4

Résultats observés dans les publications disponibles lors de l’élaboration des recommandations 4

  • Consommation quotidienne de sodas ou d’alcool associée à des effets néfastes pour la santé osseuse : DMO plus basse et risque de fracture ou de chute plus élevé. 

Les données concernant d’autres habitudes alimentaires (café, thé, aliments enrichis en vitamine D…) sur la santé osseuse sont limitées et ne seront pas détaillées dans cet article. Pour plus d’informations, consultez l’intégralité des recommandations.

2. Préserver la masse osseuse et prévenir et les chutes avec l’activité physique 3,6,7

La pratique d’une activité physique régulière permet de maintenir le capital osseux, afin de limiter le risque de chutes et de fractures.

Rappel :  recommandations d’activité physique chez les adultes et les patients âgés : 7

  • Chez l’adulte, il est recommandé la pratique d’une activité physique d'endurance d'intensité modérée à élevée d'une durée de 30 minutes par jour, au moins 5 jours par semaine.
  • Chez le sujet âgé (> 65 ans), il est recommandé la pratique d’une activité physique d'intensité modérée d'une durée de 30 minutes par jour ou d’une activité physique d'intensité élevée d'une durée de 15 minutes par jour. Des exercices de souplesse, d’équilibre et de renforcement musculaire sont également conseillés.
Pour la prévention des chutes, les programmes d’activité physique basés sur l’entraînement visant à améliorer l’équilibre, associé au renforcement musculaire, au travail de la coordination et de l’endurance ou à l’augmentation des amplitudes articulaire ont montré leur efficacité pour diminuer le risque de chute ou le risque de chute compliquée (Grade A). De plus, la réduction de la sédentarité et le programme d’activité physique permettent de diminuer le risque de chute sévère et dans certaines études le risque de fracture (Grade B). 3

Quelle activité conseiller à vos patients ? 6
Certaines activités physiques sont particulièrement adaptées pour augmenter la masse osseuse : 

  • exercices de mise en charge (pieds et jambes soutenant la totalité du poids du corps) : monter les escaliers, marche, course à pieds, danse, badminton, tennis…
  • exercices contre résistance (résistance avec un objet ou le corps) : soulèvement de poids ou haltères, étirement de bandes élastiques...

Sources

  1. Haute autorité de santé (2006) Prévention, diagnostic et traitement de l’ostéoporose. Note de synthèse.
  2. Lespessailles E, et al. Prévalence et caractéristiques de l’ostéoporose dans la population générale en France : l’étude Instant. Revue du Rhumatisme 2009;76:685-92.
  3. Briot K, et al. Actualisation 2018 des recommandations franc¸ aises du traitement de l’ostéoporose post-ménopausique. Revue du rhumatisme 2018;85:428-40.
  4. Biver E, et al. Recommandations alimentaires dans le cadre de la prévention et du traitement de l'ostéoporose. Revue du rhumatisme 2023; 90: 405–425.
  5. ANSES. Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux. En ligne : https://www.anses.fr/fr/content/les-références-nutritionnelles-en-vitam… (consulté le 14/05/24).
  6. Ameli. Prévenir l’ostéoporose. En ligne : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/osteoporose/prevention (consulté le 14/05/24).
  7. Ameli. Adultes et seniors : à chaque âge son activité physique. En ligne : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/activite-physique-sante/age-ac… (consulté le 14/05/24).

Date de publication : 31/07/2024

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