Des chercheurs ont montré que les omégas 3 présents dans les poissons seraient associés à un risque plus faible de certaines anomalies cérébrales et à une détérioration moins importante de la substance blanche chez la personne âgée.
Des études ont montré que la consommation de thon ou d’autres poissons cuits ou grillés, mais pas frits, est associée à un risque plus faible de certaines anomalies cérébrales dites « subcliniques », qui sont détectables en imagerie par résonance magnétique (IRM) alors que les symptômes ne sont pas encore apparus. Ces anomalies sont associées à un risque plus élevé de démence, d’accident cérébral vasculaire (AVC) et de décès. Des chercheurs ont ainsi voulu déterminer s’il existait une association entre omégas 3 à longue chaîne sous forme de phospholipides contenus dans les poissons et anomalies cérébrales chez les personnes âgées.
Les participants de la Cardiovascular Health Study âgés de 65 ans ou plus ont été invités à passer un IRM entre 1992 et 1994, puis à renouveler l’examen 5 ans plus tard. Parmi les 3 660 personnes ayant passé l’examen entre 1992 et 1994, 2 116 l’ont repassé entre 1997 et 1999. Les IRM ont été lues en aveugle par des neuroradiologues. Les omégas 3 à longue chaîne sous forme de phospholipides ont été mesurés dans des échantillons de plasma collectés entre 1992 et 1993, en particulier l'acide eicosapentaénoïque (EPA), l'acide clupanodonique (DPA), l'acide docosahexaénoïque (DHA) et l'acide α-linolénique (ALA).
Les résultats sont les suivants :
- parmi les 3 660 participants qui ont passé un IRM entre 1992 et 1994, seuls 2 293 ont été inclus dans l’analyse, laquelle a révélé 534 cas d’infarctus cérébral subclinique. Ainsi, après ajustement multivariable* : OR = 0,60 ; IC95% [0,44 – 0,82] dans le quartile le plus haut de consommation d’EPA + DPA + DHA comparé au quartile le plus bas ;
- lorsque les phospholipides ont été étudiés séparément, seul le DHA restait significativement associé à un risque plus faible, avec une réduction du risque absolu de 8 % dans le quartile DHA le plus haut ;
- parmi les 1 056 personnes qui ont passé les deux IRM à 5 ans d’intervalle et inclus dans l’analyse, des signes d’infarctus cérébral subclinique ont apparu entre les deux IRM chez 170 participants. Aucune association significative n’a été mise à jour entre ces nouveaux cas et les phospholipides étudiés ensemble ou indépendamment.
- le quartile d’EPA + DPA + DHA le plus haut était également associé à des lésions de la substance blanche de stade moins grave et à une aggravation de celles-ci moins importante que pour le dernier quartile. Dans les deux cas, seul le DHA était encore significativement associé lors de l’analyse indépendante des acides gras.
Ce qu’il faut retenir
Les omégas 3 à longue chaîne sous formes de phospholipides, en particulier le DHA, sont associés à un risque plus faible de certaines anomalies cérébrales subcliniques. Ces résultats confirment les bénéfices de la consommation de poissons sur la santé cérébrale chez les personnes âgées.
* pour l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le centre d’étude, l’éducation, le diabète, le tabagisme passé ou actif, la consommation d’alcool, l’IMC, une maladie coronaire, l’activité physique et l’alimentation.
Virtanen JK et al. Circulating Omega-3 Polyunsaturated Fatty Acids and Subclinical Brain Abnormalities on MRI in Older Adults: The Cardiovascular Health Study. Am Heart Assoc. 2013;2:e000305.
Date de publication : 13/12/13