PROBLÉMATIQUES FÉMININES
La ménopause constitue la période à laquelle les ovaires arrêtent de produire les hormones de la reproduction. Elle est vécue de façon très différente selon les femmes, les pays et les cultures. C'est une expérience propre à chaque femme. Souvent, au cours de cette période, les femmes prennent du poids et trouvent qu'il est plus difficile de perdre ces kilos. Cette prise de poids n'est pas directement liée aux modifications hormonales de la ménopause, et serait davantage multifactorielle.1
En effet, indépendamment de l'activité ovarienne, il y aurait une augmentation relativement constante du poids chez les femmes entre 20 et 56 ans. Cependant, après la ménopause, on observe une répartition des graisses modifiée, avec une concentration sur le ventre au lieu des cuisses et des fesses.
De plus, avec l'âge, il existe une diminution du métabolisme de base, essentiellement liée à la diminution de la masse maigre. Ainsi, pour un apport énergétique identique, les femmes prendront plus de poids après la ménopause.
Enfin, d'autres facteurs peuvent intervenir dans la prise de poids : facteurs émotionnels (départ des enfants, fin de carrière, perte des parents...), perturbation des habitudes de vie associée à la ménopause (troubles sexuels liés à sècheresse vaginale, fuites urinaires...), problèmes de santé associés à l'âge, diminution de l'activité physique...2
Afin de limiter les effets de la ménopause sur l'organisme, il est important de conserver une alimentation équilibrée et une activité physique régulière et de l’adapter si nécessaire à ses nouvelles conditions de vie.3 Il peut être utile de prévenir la prise de poids en conseillant un bilan nutritionnel dès qu’apparaissent les signes de la ménopause.
Références :
1-Afssaps. Questions/Réponses : Informations générales sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause. Juillet 2006
2- Quereux C. Fluctuations pondérales à la ménopause. Disponible sur le site internet http://www.gfmer.ch/Presentations_Fr/Fluctuations_ponderales.htm Consulté le 23 juillet 2013
3- PNNS-Guide nutrition à partir de 55 ans-septembre 2006
Tout traitement hormonal peut induire des réactions très diverses d’une jeune femme à l’autre et leur nature et leur importance sont imprévisibles. Autrefois, lors des pilules de 1ère génération, fortement dosées, la prise de quelques kilos était assez fréquente. Cette prise de poids apparaissait lors des 2-3 premiers mois de traitement et dépassait rarement 4 kilos. Déjà rare avec les pilules de 2ème génération, la prise de poids est exceptionnelle avec les pilules de 3ème génération qui commencent à être plus prescrites aujourd’hui. Il faut néanmoins rester vigilant, surtout chez celles qui débutent la contraception avec une surcharge pondérale. L’hyperinsulinisme qui pourrait être majoré par la pilule peut alors favoriser une lipogenèse.
En cas de prise de poids, il faudra vite interrompre la pilule en cause et en prescrire une moins dosée en œstrogènes ou sous forme progestative pure. Par contre la pilule micro-dosée peut diminuer la tendance à la rétention d’eau, à moins qu’elle n’aggrave un trouble veineux latent. Rappelons enfin que pilule et tabac font très mauvais ménage. Leur association augmente fâcheusement les risques d’accident vasculaire. Après 35 ans, la prescription de pilule chez une fumeuse est contre-indiquée.
Cette rétention d’eau est passagère, mais certaines femmes sont gênées par l’apparition d’œdèmes des mains, chevilles et paupières. La tension douloureuse des seins et le gonflement du ventre sont souvent gênants. Ces troubles sont dus à une hyperœstrogénie réelle ou relative (par déficit en progestérone) et s’accompagnent souvent d’une anomalie de la répartition des liquides (excès liquidien extracellulaire) et d’une insuffisance veineuse.
En dehors de la prescription d’un traitement hormonal (prise d’une pilule contraceptive ou changement de son équilibre hormonal), et de toniques veineux, certaines précautions diététiques sont utiles en période prémenstruelle et pendant les règles :
- limiter l'apport de sel à 6-8 g/jour (attention aux aliments les plus salés, à l’utilisation intempestive de la salière et eaux riches en sodium).
- assurer un apport correct de protéines soit 0,83 g/kg/j. Des régimes restrictifs mal équilibrés, trop pauvres en protéines, favorisent l’apparition d’œdèmes.
- boire au moins 2 litres d’eau par jour. Les femmes ont trop souvent tendance à restreindre leur apport en eau, sous prétexte qu’elles ne l’élimineraient pas… En fait, c’est le contraire : plus on boit, plus on élimine et à un moment, on urine plus qu’on ne boit et peu à peu, on dégonfle.
L’utilisation de diurétiques est à proscrire car, à leur arrêt, il y a souvent effet rebond avec rétention accrue d’eau, sans compter l’accoutumance qui en réduit vite l’efficacité. Le meilleur diurétique, c’est l’eau !
Il ne s’agit pas de manger 2 fois plus, mais 2 fois mieux.
L’alimentation doit être équilibrée et diversifiée pour apporter suffisamment de vitamines, de minéraux, d’oligo-éléments.
L’apport énergétique sera d'environ 2000 à 2500 kcal par jour, en fonction du trimestre de grossesse ; il n’est pas question de se mettre à un régime restrictif pour contrôler sa prise de poids.
L’essentiel est de faire les bons choix nutritionnels avec :
- un apport protéique correct pour la formation du fœtus (60 à 70 g par jour)
- un apport en glucides correspondant à 50 % de la ration, soit jusqu'à 150 à 300 g par jour en fin de grossesse
- un apport suffisant en lipides riches en acides gras polyinsaturés car le cerveau fœtal est riche en acides gras et en phospholipides
- un apport correct en fibres pour lutter contre la constipation
- une ration suffisante en calcium (3 à 4 produits laitiers par jour) et en vitamine D
- un apport correct en fer
On évitera de consommer du foie (veau, agneau…) plus d’une fois par mois, pour éviter tout excès d’apport en vitamine A qui pourrait être tératogène. On évitera le recours aux compléments alimentaires, sans avis médical. Seul le médecin pourra, si nécessaire, après avoir effectué une prise de sang, prescrire par exemple un traitement martial.
Pour plus d'informations, consultez les articles de la rubrique grossesse.
Mieux vaut, pour avoir une fertilité maximale, n’être ni trop maigre, ni obèse. Le coût énergétique d’une grossesse est estimé à 80 000 kcal (soit un supplément moyen de 150 kcal/jour pendant le 1er trimestre et 250 kcal durant les 2ème et 3ème trimestres).
Il n’y a pas d’augmentation pondérale idéale, tout dépend en fait du poids de départ.
- Une femme dont l'IMC < 19,8 kg/m² doit prendre entre 12,5 et 18 kg, pour mener à bien sa grossesse avec une réserve suffisante de nutriments
- Une femme dont l'IMC est compris entre 19,8 et 26 kg/m² peut se permettre de prendre
11,5 à 16 kg - Une femme en surpoids (IMC entre 25 et 29) ne doit pas chercher à maigrir en début de grossesse, mais se fixer comme objectif de limiter sa prise de poids à 7 à 11,5 kg. Cela serait une grave erreur de prendre 15 kg, car cela aggraverait la surcharge pondérale par la suite.
- Une femme obèse (IMC de 30 ou plus) devrait maigrir avant d’aborder une maternité. Mais si tel n’est pas le cas, elle doit garder son poids pendant les 6 premiers mois et se permettre de prendre quelques kilos pendant le dernier trimestre de sa grossesse (6 à 10 kg).
Certaines femmes maigrissent en début de grossesse quand elles vomissent beaucoup. Cela ne compromet pas pour autant le bon déroulement de leur grossesse.